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Le nouveau
responsable de la compagnie aérienne nationale, Boultif
Mohamed Salah, a affiché, hier, une ferme détermination à «redorer son blason»
à Air Algérie. Intervenant à l'occasion de sa première conférence de presse, après
sa nomination à ce poste il y a trois semaines, Boultif,
un ancien de la boîte, a voulu hier à l'hôtel Mercure d'Alger donner l'image
d'un homme humble mais fermement engagé à insuffler un autre souffle à Air
Algérie. « Je suis prêt à relever le défi », a-t-il ressassé lors de sa
rencontre avec la presse. En fait, en parlant de défi, le nouveau responsable
de la compagnie nationale - qui y a travaillé pendant plus de 20 années - savait
parfaitement de quoi il parlait. En effet, entre le renouvellement de la flotte,
la formation du personnel, la ponctualité des vols, les problèmes syndicaux et
une concurrence de plus en plus rude, le nouveau patron d'Air Algérie a
vraiment du pain sur la planche. « J'ai toute la marge de manœuvre pour
travailler », a-t-il encore indiqué quand il a été interrogé s'il avait
réellement les coudées franches dans sa nouvelle mission. La ponctualité, qui
constitue un vrai point noir pour la compagnie, sera « notre cheval de bataille
», a d'emblée fait savoir Boultif Mohamed Salah qui
avait occupé dans le passé plusieurs postes de responsabilité, notamment
représentant de l'Algérie au sein de l'organisation de l'aviation civile au
Canada et plus récemment PDG de Tassili Airlines, propriété
de Sonatrach. Au sujet de Tassili Airlines
justement, Boultif est catégorique. « Je suis contre
une fusion des deux compagnies », a-t-il déclaré en expliquant que l'Algérie a
grandement besoin d'une autre compagnie aérienne. « Des efforts seront fournis
et la mobilisation de tout le monde sera nécessaire pour faire face à une rude
concurrence », dira le conférencier. Même s'il n'a pas encore bouclé un mois
d'exercice, le PDG d'Air Algérie, qui avoue que la compagnie traverse une
période difficile, a fait savoir qu'il a entamé le diagnostic pour tracer une
stratégie qui s'étalera sur cinq années. Travail, rigueur et autorité sont les
maîtres mots du nouveau patron d'Air Algérie. Pour se hisser au-devant des
grandes compagnies aériennes, Boultif compte miser
sur la formation de la ressource humaine et le renouvellement de la flotte et
ce pour mettre à niveau Air Algérie concurrencée sur son ciel par quelque 18
compagnies étrangères. Le défi est immense, concède le patron de la compagnie
aérienne nationale. Ce dernier a affirmé par ailleurs qu'il était contre la
marginalisation de ses cadres. Il révélera qu'une semaine seulement après sa
prise de fonction, sa première décision était de « réhabiliter » un cadre
exerçant dans la maintenance.
Concernant les problèmes socioprofessionnels soulevés par les pilotes, les cadres et les travailleurs de la compagnie, Boultif s'est montré hier ouvert et surtout très conciliant. « Les problèmes soulevés seront résolus avec la bonne volonté des uns et des autres », a-t-il assuré en soulignant qu'il a déjà fait appel au partenaire social et s'il le faut même au collectif de l'entreprise (le personnel navigant notamment qui avait lancé un préavis de grève) pour trouver des solutions. Cela y va de l'image de l'Algérie dont la compagnie est le porte-drapeau à travers le monde, ajoute Boultif Mohamed Salah. Il annoncera dans ce cadre que deux commissions ont été mises en place, l'une chargée du régime du travail et l'autre de la rémunération. Il soulignera que dans ce cadre, l'entreprise s'acheminera vers une « hiérarchisation des salaires ». Air Algérie a-t-elle les moyens de sa politique ? Boultif en guise de réponse a démenti hier toutes les rumeurs sur le prétendu déficit de la compagnie. La meilleure preuve, a-t-il insisté, c'est les nouvelles acquisitions d'Air Algérie qui a acheté plusieurs Boeing dont l'un a été réceptionné samedi dernier dans le cadre du renouvellement et de la modernisation de la flotte. Pourquoi le choix a été porté sur Boeing ? Pour le PDG d'Air Algérie, même si la compagnie nationale est traditionnellement Boeing, il n'en demeure pas moins que le choix a été dicté par les modules, le nombre de sièges et surtout sur la base d'un cahier des charges. « Le choix du constructeur se fait après évaluation de l'offre technique et financière », a déclaré le patron d'Air Algérie qui rappelle que la compagnie nationale dispose également d'Airbus et d'ATR. En plus des nouvelles acquisitions, le conférencier qui note que la compagnie nationale dispose de 42 appareils actuellement, a annoncé hier que trois autres avions, achetés dans les années 1990, seront remplacés dans le cadre de la modernisation de la flotte. Il soulignera en outre que le plan de développement qu'il compte mettre en place prévoit également l'achat d'avions-cargos pour le fret, un créneau insuffisamment exploité, a-t-il encore ajouté. Le nouveau responsable d'Air Algérie est revenu sur les dispositions prises par la compagnie pour faire face au « rush » de la saison estivale mais aussi la Omra et le Hadj. Il soulignera que la flotte engagée durant la période de pointe 2011 (juin jusqu'au mois de septembre) est composée de 5 Airbus, 3 Boeing 767, 20 Boeing 737 (nouvelle génération) et 10 ATR. Des fréquences supplémentaires seront également assurées vers Marseille, Palma, Barcelone, Rome, Istanbul, Moscou, Djeddah (Arabie Saoudite) ainsi que la réouverture de la ligne Alger/Alicante à raison d'un vol par semaine pour cette dernière ligne. Tout comme des réductions seront consenties par la compagnie vers le réseau international variant entre 30 et 40%. Concernant la saison de la Omra qui débute du 1er juillet au 5 septembre 2011, le responsable d'Air Algérie a indiqué que les nouveaux accords aériens algéro-saoudiens, qui prévoient 7 vols hebdomadaires sur les villes saintes de Médine et de Djeddah, n'ont pour le moment été mis en œuvre que partiellement, à savoir l'accord pour trois vols sur Médine et 5 sur Djeddah. |
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