Les médecins résidents n'ont pas pu tenir, hier, leur sit-in devant le
siège de la présidence de la République, à El Mouradia.
Ils étaient des dizaines à vouloir passer le «cordon sécuritaire» mis en place
par les forces de l'ordre, mais en vain. Quadrillés par les éléments des
services de sécurité (hommes et femmes), près de l'hôtel El Djazair
(ex : Saint Georges), les protestataires n'ont pas pu faire le moindre pas pour
accéder à la grande avenue de Pékin, menant vers la présidence. Bien que le sit-in
devant la présidence ait été empêché, les médecins résidents ont, tout de même
crier pour réclamer de la dignité. Nous nous sommes rapprochés des
protestataires pour savoir pourquoi ce sit-in n'a pas drainé beaucoup de
résidents comme c'était le cas lors des précédents. Une jeune résidente a
affirmé qu'un nombre important de ses collègues a été intercepté par les
services de police à travers plusieurs communes de la wilaya d'Alger. «C'est
vraiment la chasse à la blouse blanche», nous explique un autre résident. «Regardez,
on a reçu beaucoup d'appels de nos confrères qui ont été embarqués de force par
la police pour se retrouver dans des commissariats », a-t-il souligné. Les
forces de l'ordre ont demandé aux journalistes de se mettre sur le côté pour
qu'ils puissent repousser les protestataires vers le bas, en direction de la
place du 1er Mai. Les protestataires n'ont pas cessé de scander leurs slogans
habituels, répétés depuis trois mois de grève, lors de leurs différents sit-in.
«Que veulent les résidents, dignité des résidents». Et de poursuivre «on luttera
jusqu'au bout, les résidents resteront débout».
Soutenus par les klaxons
d'automobilistes de passage, les médecins résidents ont marché jusqu'au centre
hospitalo-universitaire Mustapha Bacha où ils ont pu tenir leur sit-in.