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Retard dans le lancement du plan quinquennal : Des entreprises risquent l'asphyxie

par Salim L.

« Les entreprises du bâtiment et des travaux publics risquent de disparaitre à très court terme, tant que le plan quinquennal 2010-2014 n'est pas lancé», s'est alarmé, hier, le président de l'Union générale des entrepreneurs algériens (UGEA), Abdelmadjid Denouni.

Le président de l'UGEA, qui s'exprimait sur les ondes de la radio de la Chaîne 3, a fustigé le retard qui plombe le lancement des projets inscrits dans l'actuel plan quinquennal, qui asphyxie les entreprises algériennes. «Beaucoup d'entreprises, notamment dans le secteur privé, sont à l'arrêt depuis la fin du précédent plan quinquennal, en 2010», déplore-t-il. Le plan quinquennal prévoit notamment la construction de 2 millions de logements et des milliers d'infrastructures publiques.

 Pour M. Denouni, beaucoup d'entreprises privées du bâtiment n'ont plus de plans de charge. «Ces entreprises font face à un goulot financier et risquent l'asphyxie. Il faut, certes, éviter les erreurs du quinquennat dernier en favorisant la maturité des projets, mais l'attente dure trop longtemps», déplore-t-il. M. Denouni lance un appel à la Caisse d'assurance des congés payés et du chômage intempéries du BTPH (Cacobatph) afin de prendre en charge les salaires des milliers d'ouvriers de ces entreprises privées qui sont en attente du lancement des chantiers du plan quinquennal.

«Cette demande est d'autant plus légitime que des milliards de dinars ont été injectés pour l'assainissement des entreprises publiques», estime M. Denouni. Ce dernier plaide pour un patriotisme économique dans l'octroi des marchés publics. «Les entreprises étrangères sont en train de réaliser des projets que peuvent aisément faire les entreprises algériennes», souligne Denouni. Ce dernier affirme que 80% des entreprises étrangères font appel à la sous-traitance algérienne, relevant que «ce sont les entreprises algériennes qui réalisent en grande partie leurs chantiers, à l'image des stations de dessalement d'eau de mer, de grands ouvrage routiers?».

Evoquant les compétences des entreprises locales, M. Denouni estime que «beaucoup d'entreprises algériennes sont suffisamment outillées. Beaucoup d'entre elles ont investi dans l'acquisition de matériels et le problème de la main-d'œuvre qualifiée ne se pose plus».

«L'Algérie compte plus de 50.000 entreprises du BTPH (800.000 emplois), selon l'invité de la Chaîne 3, qui plaide pour que le gouvernement privilégie les entreprises algériennes. Le président de l'UGEA souhaite que, «contrairement à ce qui ce fait maintenant, l'Etat recoure à titre exceptionnel aux appels d'offres internationaux». «Le projet réalisé par une entreprise algérienne peut certes accuser du retard, mais les capitaux restent en Algérie», souligne-t-il. L'invité de la radio salue l'octroi du marché de la réalisation de l'autoroute des Hauts-Plateaux à un groupement d'entreprises locales.

M. Denouni déplore également la consécration de conditions draconiennes des cahiers de charges lors des appels d'offres des marchés publics.

Sur un autre plan, il déplore l'exclusion du secteur du BTPH lors de la dernière tripartite. «Nos problèmes ne sont pas réglés. Rien n'a été fait pour le BTPH. Nous réclamons la tenue d'une tripartite dédiée spécialement au BTPH», plaide-t-il. «La trésorerie de la majorité des entreprises du bâtiment est plombée par les créances impayées dont le volume est important. Les charges sociales et fiscales des entreprises du BTPH sont extrêmement lourdes. Le code des marchés pénalise les jeunes entrepreneurs inexpérimentés qui n'accèdent pas à la commande publique», énumère le président de l'UGEA. Selon lui, les entreprises privées du BTPH cumulent un montant global de 100 milliards de dinars de créances impayées.

Evoquant le secteur de la promotion immobilière, le président de l'UGEA n'a pas manqué de fustiger le retard qu'a pris la promulgation des textes d'application de la nouvelle loi régissant ce secteur. Et de plaider en faveur de la mise sue le même pied d'égalité les promoteurs publics et privés.