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Les festivités marquant le 49ème anniversaires de la fête de
l'Indépendance qu'organise la mairie d'Oran vont se prolonger. Prévues du 30
juin au 4 juillet, elles vont donc se poursuivre jusqu'au 6 du même mois. Avec
une affiche de plus en plus alléchante: Lotfi Double Canon animera la 6ème
soirée. Par ailleurs, ces festivités qui prennent l'allure d'un festival ont
toutes les chances de mettre de l'ombre au festival du raï qu'abrite la ville
de Sidi Bel-Abbès après sa délocalisation. Surtout
que Cheb Bilal a décidé de boycotter la manifestation
de la ville de la Mékerra. Les organisateurs des
festivités d'Oran, avec certes une part d'improvisation, ont mis le paquet pour
inviter toutes les stars consacrées de ce genre de chansons, à commencer par
celui qu'on nomme le «King». Avec des nouveautés en plus, tel le groupe
marocain Lamchaheb. La dernière fois où ce groupe
s'est produit à Oran remonte à 27 ans. D'ailleurs, avant-hier, les membres de cette
troupe ont assisté à une partie de la soirée avant de s'éclipser pour rejoindre
leur hôtel. En présence d'un public nombreux et surtout d'un service d'ordre
quadrillant le Théâtre de Verdure, la 2ème soirée de ces festivités a vu
défiler un certain nombre de vedettes de la chanson raï. Mais c'est le groupe abbassi, de la danse «laâlaoui»
qui a ouvert le bal. Après quelques «qassidates» du malhoun, chantées par un cheikh, accompagné de la «gasba» et les tambourins, les huit éléments du groupe de
danse ont investi la scène. Avec leur costume rehaussé d'un turban et leur «matrag», ils ont agrémenté une partie du public et amusé
l'autre. Mais leur prestation, très rapide et riche en gestuels, n'a pas ennuyé.
Pour preuve, ils ont été ovationnés comme il se doit. Pourtant, ils ont occupé
la scène durant un bon moment, parce que ce sont eux qui ont figuré en
ouverture de la soirée. Juste après, Madjid Hadj
Brahim, neveu de Cheb Khaled, a repris quelques-unes des succès de son aîné. Il
a terminé son passage par le fameux tube « Aïcha ». Certes,
Madjid a participé à mettre en train la soirée mais
sans plus. Il demeure toujours « prisonnier » du style de son oncle dont il
imite même le fameux sourire. Sans conteste, c'est Cheba
Djamila qui a su enflammer le public. Avec beaucoup de métier, acquis dans les
cabarets et les discothèques, elle est arrivée à capter sérieusement le public,
juvénile dans sa grande majorité. Mieux, elle a presque versé dans un raï
féministe. Tout en chantant les déboires de l'amour, thème récurrent de ce
style de chanson, elle s'est adressée, en premier lieu, aux femmes, considérées
comme les premières victimes des histoires d'amour inabouties. « Les filles, accepteriez-vous
qu'on le laisse tranquille après sa trahison ? » lance-t-elle aux filles en
scène ? Sans attendre de réponse, elle entamera « le jour de ses noces, je lui
ramènerai le fourgon », un de ses tubes apparemment très connus par les jeunes
femmes. Cheba Dalila, une autre vedette en vogue, ne
réussira pas la même prestation que Djamila. Il faut préciser qu'elle a été un
peu contrariée par les insanités entonnées par une partie du public. D'ailleurs,
elle a dû intervenir pour appeler les jeunes à l'ordre. Mais malgré sa
grossesse, elle semblait très à l'aise sur scène. Elle donnait l'impression de
ne fournir aucun effort pour mettre de « l'ambiance », un terme qui est revenu
dans la bouche de presque tous les chanteurs. Cheikh El Mazouzi,
avec son style tirant davantage vers le style raï bédouin, a manqué un peu de
réussite auprès d'un public très jeune et pas particulièrement acquis et
familier à la qasida qui évoque une histoire. Mais eu égard à son statut de
cheikh, il a été applaudi comme il se doit. La soirée s'est prolongée avec Cheb
Réda, venu directement de Constantine. D'entrée en
jeu, il a su établir le contact avec le public, en l'excitant un peu. De ce
point de vue, sa prestation a été une réussite.
Cependant, son passage a coïncidé avec le départ d'une partie du public, notamment les familles qui ont commencé à nourrir quelques appréhensions vis-à-vis de l'excitation du public déployant de plus en plus des attitudes des stades du football. En attendant Khaled pour voir plus clair, on peut avancer que la chanson raï a perdu de son attirance. Certes, elle fait toujours bouger et danser les jeunes. Mais on y sent une certaine lassitude. Peut-être parce qu'elle est sérieusement concurrencée par d'autres sonorités grâce à l'explosion des technologies de communication. En tout cas, ces festivités ont permis aux jeunes et à des familles un moment de détente. Ce qui n'est pas rien si on ne perd pas de vue les angoisses du quotidien. |
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