Enclavé entre la plage de St Germain et celle de Beau Séjour, le lieudit
la « P'tite plage», situé dans la commune d'Aïn El-Turck, semble être devenu
un lieu de pèlerinage. Les raisons sont directement liées au fait qu'une
fillette, N.K., âgée d'à peine onze ans, y a été tuée par un jet-ski, deux semaines auparavant. Jeunes et moins jeunes
habitués de la «P'tite plage», essentiellement des
riverains demeurant dans les alentours immédiats, se prêtent volontairement au
jeu des questions-réponses, imposé par des estivants sur les circonstances
ayant entraîné l'accident, qui a coûté la vie à cette fillette. «Comment est-ce
possible que ces jet-skis naviguent près du rivage ? Les
autorités devraient promulguer une loi pour des mesures répressives contre les
pilotes contrevenants de ces engins. Ce n'est pas la première fois qu'ils tuent
et si rien n'est fait, l'hécatombe va continuer. Je ne peux plus laisser mes
enfants se baigner sans surveillance, nous sommes tellement traumatisés par la
mort horrible de la petite Kheïra», s'est insurgé un
père de famille fréquentant cette plage.
Dans un élan spontané, les
habitués de ce lieu ont ancré, à l'aide de cordages et de pierres, une demi-douzaine
de jerricans à quelques mètres du rivage de la « P'tite
plage » pour empêcher les jet-skis et autres embarcations
de s'aventurer dans la zone de baignade. La rangée de jerricans flottant sur
l'eau, à hauteur de l'endroit où a été percutée mortellement la fillette, signifie
une délimitation de navigation. Les jet-skis qui
franchissent cette limite (c'est fréquent), sont aussitôt pris à partie par les
habitués de cette plage, reconvertis en vigies pour la circonstance. Ils
signalent souvent aux éléments de la police chargés de la sécurité des plages
les engins qui franchissent cette limite. L'absence d'un surveillant de
baignade, un état de fait qui ne semble pas outre mesure déranger les habitués
de la « P'tite plage » car en général de bons nageurs,
est exploité par les pilotes de ces engins. Dans les autres plages, les surveillants de
baignade ont été destinataires, après le drame, d'instructions strictes, stipulant
le rappel à l'ordre de tout pilote qui franchit la zone limite des 300 mètres et ce, conformément
aux règles en vigueur. « Désormais, nous avons une double mission. Nous devons
surveiller les baigneurs et les jet-skis », a affirmé
un surveillant de baignade de la localité côtière de Bouiseville.
Il importe de noter que le pilote du jet-ski mis en
cause dans l'accident, qui a coûté la vie à la jeune N.K., a été condamné par
le tribunal correctionnel d'Aïn El-Turck
à une peine d'une année de prison ferme, assortie d'une amende d'un montant de 60
millions de centimes. Nous apprenons à ce sujet que le père de la jeune victime
a interjeté appel. Cette affaire sera donc rejugée par la cour d'appel d'Oran
dans les prochains jours.