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Le Haut Conseil islamique critique l'anarchie dans les prêches

par Mokhtaria Bensaâd

La prolifération de l'anarchie dans le domaine des prêches religieux et de la fetwa. Un constat fait par le Haut Conseil islamique (HCI) et suite auquel il appelle que cette noble mission soit exclusivement réservée aux spécialistes des sciences de la religion.

 Réunis pour leur 49ème session ordinaire à Alger, les membres du HCI constatent «avec regret une prolifération de l'anarchie dans le domaine des prêches religieux et de la fetwa (avis religieux) dans la mesure où n'importe qui s'érige en spécialiste des questions religieuses, donnant son avis sur des choses qu'il ne maîtrise pas et dont il n'a pas connaissance». Cette anarchie dans les fetwas et prêches religieux, souligne le HCI, dans un communiqué rendu public, se caractérise aussi par «une vision étriquée et un extrémisme intellectuel qui va à l'encontre des référents de la communauté que sont le Coran et la Sunna». Sur cette question, le Haut Conseil islamique est catégorique et affirme que «seuls ceux qui sont versés dans les sciences de la religion et qui connaissent les desseins de la Chariâa peuvent assumer cette noble mission». Quant à ceux qui sont chargés des prêches et de l'orientation religieuse, relève le HCI, «ils sont tenus de le faire de la meilleure manière qui soit, sans extrémisme ni négligence». S'inspirant du hadith du prophète (QSSSL) qui dit «facilitez les choses et ne les compliquez pas, annoncez la bonne nouvelle aux gens et ne les effarouchez pas», le HCI souligne que «telle est la ligne de conduite de l'Islam qui appelle à la bonne nouvelle et à la modération et interdit toute gêne dans la religion et tout excès, en vertu de cette parole du prophète». Lors de sa rencontre avec la commission des réformes politiques, le président du HCI, le docteur Cheikh Bouamrane a insisté pour que «le Conseil national de la fetwa soit constitué de savants de renommée, jouissant de solides vertus morales. Il a pour but d'éviter l'anarchie qui prévaut actuellement où tout un chacun donne son avis. Le Conseil doit se référer à l'école malikite, à la doctrine acharite et au soufisme sunnite authentique». Plaidant pour le dialogue entre les religions et les civilisations, le Haut Conseil islamique attire l'attention sur les musulmans qui font objet «d'atteinte à leurs convictions et à la pratique de leur religion dans certains pays à cause de l'ignorance de l'Islam et des idéaux de son message dont Dieu a fait une miséricorde pour l'Humanité». «L'histoire témoigne», estime le HCI, «de la tolérance de l'Islam envers les non musulmans, en évitant toute persécution et toute contrainte pour les forcer à se convertir». D'où la nécessité pour le Haut Conseil islamique de faire prévaloir la logique du dialogue entre les religions et les civilisations en vue de dissiper les malentendus qui sont à la base de l'incompréhension de certains non musulmans des principes spirituels et culturels de l'Islam». Au plan international, le Conseil dénonce «la poursuite de l'embargo, de l'oppression et des agressions contre le peuple palestinien, notamment à Gaza, de la part des autorités sionistes, devant le silence étonnant, de ce qu'il qualifie, «des représentants de la légalité internationale». Il renouvelle, de ce fait, son soutien et sa solidarité avec ce peuple, dans sa lutte légitime». Il a exprimé enfin sa solidarité avec les peuples «qui aspirent à la liberté, à la justice et à la dignité».