Le groupe français Saint-Gobain a annoncé hier l'acquisition de la société publique algérienne Alver par Verallia, son pôle de conditionnement.

Dans un communiqué rendu public hier, Saint-Gobain souligne que Verallia vient de signer un accord portant sur l'acquisition de la totalité du capital de la société publique Alver, dans le cadre d'un processus de privatisation en Algérie.

Selon le communiqué, Verallia s'est engagée à réaliser des investissements destinés à accroître les capacités de production et améliorer la performance du site d'Oran. Un plan de formation des salariés sera également mis en œuvre par le groupe français.

Alver, située à Oran, est l'une des principales sociétés algériennes de production et de commercialisation d'emballage en verre. Cette société, précise le communiqué, a réalisé un chiffre d'affaires d'environ 7 millions d'euros, au cours de l'exercice 2010 et compte 474 employés.

«Cette acquisition confirme la stratégie de croissance de Verallia. Elle constitue sa première implantation, dans le sud du bassin méditerranéen, marché très prometteur pour l'embouteillage des produits alimentaires et des boissons», a déclaré le président directeur général de Saint-Gobain Pierre-André de Chalendar.

L'accord entre le groupe français de production de verre Saint-Gobain et le groupe algérien «Alver» a été signé à la fin du mois de mai dernier à Alger, en marge du Forum de partenariat algéro-français. L'accord a été paraphé par les directeurs généraux des deux groupes, clôturant la fin de longues négociations pour l'acquisition, par le groupe Saint-Gobain, du leader algérien du verre. Le ministre de l'Industrie, M. Mohamed Benmeradi avait, à la veille de la tenue de ce forum, déclaré à l'APS que «les difficultés qui entravaient la concrétisation du projet Saint-Gobain ont été aplanies». Ce projet consistait à privatiser l'entreprise algérienne «EPE-Alver». Une source proche du ministère a précisé que «'le dossier d'acquisition d'Alver par Saint-Gobain remonte à un peu plus de deux ans. Le dossier piétinait, car il y avait une question de dettes à régler, et un mouvement de protestation des travailleurs». M. Benmeradi avait indiqué que le groupe français Saint-Gobain a totalement absorbé le leader algérien du verre «Alver», du fait que les négociations avaient débuté avant l'entrée en vigueur de la mesure des «51/49%», introduite en 2009 par la loi de finances, en matière d'investissements étrangers en Algérie. Avec un chiffre d'affaires de 40,1 milliards d'euros en 2010, Saint-Gobain, leader mondial de l'habitat, est présent dans 64 pays, avec prés de 190.000 salariés.

Il y a lieu de rappeler que le forum de partenariat Algérie-France, tenu fin mai dernier à Alger, avec la participation de près de 700 entreprises algériennes et françaises, a pris fin avec la conclusion de deux accords de partenariat dans l'Industrie et les Finances et l'avancement dans trois projets à moyen terme, marquant une volonté de relancer la coopération économique entre les deux pays. Le forum a permis aux entreprises françaises participantes de manifester leur intérêt pour l'investissement et la coopération en Algérie dans plusieurs domaines, comme «la logistique, le conditionnement, les zones industrielles, les conseils, les équipements et l'exportation des dattes», a signalé Christophe Le Courtier, DG d'Ubifrance, co- organisateur de l'évènement. Outre l'acquisition d'Alver par Saint-Gobain, le Groupe français Axa a signé avec le Fonds national d'investissement (Fni-Bad) et la Banque extérieure d'Algérie (BEA), un accord pour la création de deux sociétés d'assurances de droit algérien. Sur les 10 dossiers d'investissements français en Algérie discutés par M. Benmeradi avec M. Raffarin depuis l'automne 2010, trois dossiers seulement n'ont pas encore été totalement réglés: Renault, Total et Lafarge, car nécessitant un travail «à moyen terme» selon M. Raffarin.