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Habitués aux
cucurbitacées locales, les consommateurs oranais viennent de découvrir, cette
année, des pastèques style «para», en attendant certainement des melons «made
in Tunisia».
Hier, lors d'une virée dans les marchés d'Oran, certains vendeurs de fruits installés dans des magasins hors des espaces marchands proposent en plus des fruits de saison locaux et à leur tête la pastèque, un fruit «importé» de Tunisie, comme l'atteste l'étiquette qui y est collée. Pour le prix, le tarif est double, à savoir 60 DA contre 35 DA le kilo, pour un poids variant entre 6 et 13 kilos, alors que la seule différence est la couleur verte plus foncée pour le fruit tunisien. Quant aux clients, ce sont les plus aisés qui en demandent juste pour la découverte du goût alors que d'autres préfèrent de loin, pour une question de prix, le produit local en attendant son abondance et la baisse des prix. Les consommateurs avancent que le fruit est très mûr et sucré et contient moins de pépins. Renseignements pris chez certains marchands, il s'agit de fruits qui sont arrivés à maturité avant la pastèque des régions du littoral algérien en raison de la chaleur qui sévit depuis plus d'un mois au niveau des zones arides du Sud tunisien et même de la Libye et présente les mêmes caractéristiques que le fruit de Biskra. Quant à son introduction sur le territoire national, toutes nos sources convergent vers la légalité étant donné que certains importateurs l'incluent dans leur gamme et doivent passer par des contrôles de qualité auprès des institutions spécialisées, d'autant que le plus grand danger que présente ce genre de fruit est son mode d'irrigation. Néanmoins, certains disent qu'il ne s'agit nullement de pastèques importées - légalement ou illégalement - de Tunisie et que les étiquettes en question sont des «attrape-nigauds», sachant que ce fruit supposé tunisien ressemble fortement à celui produit dans la région de Biskra ! De leur côté, les producteurs nationaux s'interrogent sur les raisons de cette anomalie, étant donné que ces «importations» interviennent au moment où leur production est mise sur le marché. Pour eux, c'est clair, c'est une manière indirecte pour saper le produit local qui présente les mêmes caractéristiques. Aussi, relève un producteur venu de Mazouna, dans la wilaya de Relizane, l'arrivée jusqu'à Oran de ce produit, alors qu'auparavant il n'était commercialisé qu'à l'est du pays, signifie que les contrebandiers qui s'adaptent à la demande du marché ont introduit cette année d'importantes quantités qui ont transité par les frontières avec des pays voisins où tout est devenu permis, d'autant que de l'autre côté, les besoins en produits vitaux tels que le gasoil se font de plus en plus sentir. Dans le cas où le produit est légalement importé, il est à se demander si l'Etat joue réellement son rôle de régulateur et se retrouve doublement perdant : primo, en octroyant des facilités de change et, secundo, en cassant la production nationale à laquelle d'importantes enveloppes financières sont consacrées pour la soutenir et la relancer. |
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