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Benmeradi défend la législation économique algérienne

par Salim L.

Le ministre de l'Industrie, de la PME et de la Promotion des investissements rejette en bloc le constat dressé par certaines organisations patronales qui se plaignent souvent d'«une instabilité» législative, entourant le climat d'investissement en Algérie.

« Il n'y a aucune invisibilité ni instabilité dans l'économie algérienne. Il y a quatre ans, nous avons mené une évaluation et nous avons rectifié certaines lacunes» a affirmé, hier, Mohamed Benmeradi, qui s'exprimait sur les ondes de la radio Chaîne 3. «Dans tous les pays du monde, il y a des évolutions dans leurs codes de l'investissement. De plus, les lois de finances adoptées successivement depuis 2008, ont pu améliorer beaucoup d'indicateurs économiques», estime le ministre. Ce dernier explique que toutes ces rectifications visent à favoriser la production nationale, la diversification de l'économie pour freiner les importations massives et par la même créer de la richesse. Ceci passe, à ses yeux, par l'amélioration du climat d'investissement. «Nous avons instauré des guichets uniques qui sont directement chapeautés par le Premier ministère. Toutes les procédures seront effectuées auprès des guichets uniques», indique M. Benmeradi. Le ministre émet toutefois un aveu : «Certaines dispositions contenues dans les récentes lois de finances complémentaires n'ont pas été suffisamment expliquées. Peut-être, avons-nous failli là-dessus. Nous avons eu du mal à expliquer notre démarche, nos contraintes et nos attentes», dit-il. Au-delà de cela, l'invité de la radio estime que l'État consent beaucoup d'efforts dans la mise à niveau des entreprises publiques qui ont bénéficié de soutiens très importants. «L'État a mobilisé 1.100 milliards de dinars, pour soutenir les entreprises publiques qui disposent d'un potentiel de production et d'un marché», rappelle le ministre.

Dans ce montant global, 800 milliards de dinars sont affectés à l'assainissement du secteur public économique. Le ministre affirme que le Conseil des participations de l'État (CPE) est en passe de finaliser un plan d'évaluation et d'assainissement des entreprises publiques. Depuis trois ans, les entreprises publiques du secteur industriel sont ciblées par des plans d'assainissement. Ces entreprises sont gérées par 30 sociétés de gestion des participations (SGP).

M. Benmeradi rappelle le récent lancement d'un programme de mise à niveau des PME publiques doté de 380 milliards de dinars soit autant qu'un plan similaire dédié aux entreprises privées. «Le gouvernement a, dit-il, concentré l'effort sur le soutien au profit de l'investissement productif». Les aides consistent entre autres, à rééchelonner les dettes, effacer les agios et prendre en charges les intérêts intercalaires des entreprises. «Lors de la dernière tripartite, des mesures inédites ont été aussi prises au profit des entreprises privées nationale», s'est félicité M. Benmeradi. Pour ce dernier, la mesure la plus importante, prise par le gouvernement, porte sur le foncier industriel. Pas moins de 36 zones industrielles sont en voie de création. Désormais, les Calpiref s'occuperont des concessions. «Le gouvernement compte aussi mettre à la disposition des investisseurs 6.000 ha supplémentaires de foncier industriel», révèle M. Benmeradi. Interrogé sur le nouveau code des marchés publics, l'invité de la radio souligne que le gouvernement veut élargir son champ d'intervention et mettre des mécanismes de contrôle internes. «Cela, admet-il toutefois, peut constituer une contrainte».

 Sur un autre chapitre, M. Benmeradi, a indiqué que les négociations avec le constructeur automobile français Renault pour l'implantation d'une usine en Algérie, sont «bien avancées». «Il y a, dit-il, beaucoup de questions à régler pour aboutir à un accord. Le projet escompte atteindre un taux d'intégration appréciable de 50% sur cinq ans», précise le ministre qui souligne toutefois, que «la balle est aussi dans le camp de nos entreprises appelées à saisir ces opportunités de sous-traitance». Même s'il souligne l'existence de certains points à aplanir, le ministre se dit tout de même, optimiste. «Je pense que nous allons nous entendre», lâche-t-il. Selon Benmeradi, le projet d'implantation d'une unité de montage des véhicules de marque allemande Volkswagen, est aussi en bonne voie. «Aujourd'hui (hier NDLR), une délégation algérienne est en Allemagne pour discuter de ce projet», révèle-t-il. «La semaine prochaine, nous recevrons une importante délégation coréenne qui sera conduite par le vice- président de Samsung et les présidents de toutes les filiales de ce groupe y compris la branche automobile, pour parler de coopération», annonce aussi le ministre. Ce dernier évoque, par ailleurs, le projet de création, dès 2013, d'une société de fabrication de véhicules industriels de marque Mecedes-Benz, avec comme partenaire industriel le groupe allemand ?'Daimler AG''. Cette société est le fruit d'une jointure conclue, entre les ministères de la Défense nationale, de l'Industrie, de la PME et la Promotion de l'investissement, le Fonds d'investissement ?'Aabar' d'Abu Dhabi (Emirats arabes unis) et le groupe allemand Daimler. L'usine sera créée sur le site de la Société nationale des véhicules industriels (SNVI) à Rouiba. Elle devra produire 15.000 véhicules/an, dès la cinquième année de production. Enfin, le ministre évoque le secteur agroalimentaire au profit duquel le ministre plaide «une stratégie basée sur l'encouragement de la transformation des produits agricoles». Un secteur jugé «très porteur mais qui est jusqu'à présent, sous-exploité».