Près d'une
vingtaine d'hommes et de femmes, représentant les 30 familles de l'ex-bidonville
«Mandela», situé à la rue Boudiaf à proximité de la rue de Roumanie et rasé il
y a dix mois, ont tenu hier un sit-in de devant le cabinet du wali pour
«protester contre les retards de leur relogement tant promis». Selon des
organisateurs dudit rassemblement, «cela fait maintenant une dizaine de mois
que nos habitations ont été démolies, dans la foulée de celles de la rue de
Roumanie et ce, pour les besoins de modernisation de la ville de Constantine, avec
des promesses d'être relogés rapidement dans des maisons neuves». Et d'ajouter
«parce qu'il faut dire que certains d'entre nous y ont construit leurs baraques
depuis 1959. Les responsables de la wilaya nous demandaient juste de faire
preuve de patience et nous aurons, nous aussi, des appartements dans les
nouvelles cités en construction», nous ont-ils déclaré.
Cependant, déplorent-ils,
«cela fait maintenant plusieurs mois que beaucoup d'entre nous sont hébergés
chez des parents, des proches ou des amis, alors que nos équipements
domestiques et autres effets de maison se trouvent déposés à la fourrière
municipale, dans l'attente du déménagement promis». Et d'expliquer qu'au moment
de la démolition du bidonville, la plupart des familles n'avaient pas où aller
et avaient laissé leurs effets déposés sur les trottoirs, et bien sûr les
autorités ont vite fait de débarrasser les lieux en les transportant par
camions à la fourrière. Et c'est ainsi qu'ils s'y trouvent toujours. Toujours
selon nos interlocuteurs, «n'en pouvant plus d'attendre dans ces conditions
inhumaines, nous avons forcé lundi dernier les serrures de 30 appartements à la
nouvelle ville de Ali Mendjeli de l'unité de
voisinage n°17 et occupé les lieux, que nous avons évacués le soir même, après
l'intervention des forces de l'ordre». Et de faire observer que «l'opération
d'évacuation des logements en question s'est déroulée sans problème et accrocs,
parce qu'en fait ce que nous voulions c'était juste attirer l'attention sur
notre situation et signifier notre ras-le-bol et notre impatience à être pris
en charge et relogés comme promis». Les protestataires sont restés devant le
cabinet du wali jusqu'à 13 heures, mais ne voyant rien venir ils se sont
résolus à se disperser et à rentrer chez eux?