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D'aucuns savent, aujourd'hui,
qu'il y a nécessité de replacer l'université et le monde industriel dans le
nouveau contexte d'une économie en pleine mutation régie par les lois de la
compétitivité, du contrôle des coûts et de l'innovation.
De les mettre en phase avec l'évolution de l'économie du marché, ne serait-ce qu'à l'échelle régionale, de les extirper des méthodes passéistes révolues. Or, on constate qu'aujourd'hui, le rapport université-entreprise en Algérie est encore dans une phase attentiste. De l'aveu même des différents acteurs, l'université et l'entreprise ne sont toujours pas prêtes à aller de l'avant et franchir le pas pour sceller définitivement cette alliance stratégique indispensable à leur essors respectifs. La rencontre organisée avant-hier par l'Université des sciences et de la technologie d'Oran (USTO) « Mohamed Boudiaf» sous le thème: «l'université Usto au service de l'entreprise », a été encore une occasion de dresser ce constat amer, admis aussi bien par les enseignants chercheurs que par les chefs d'entreprises. C'est normalement par la recherche-développement que les entreprises arrivent à se déployer, à étendre leurs activités, à rendre exportables leurs produits ou leurs services. C'est ce à quoi devrait aspirer l'entreprise nationale, qu'elle soit privée ou publique. Mais la réalité est tout autre, on en est encore au stade des intentions, des prises de contacts et, dans le meilleur des cas, à des prestations de services. Sous couvert de l'anonymat, certains chercheurs dressent un tableau noir : « Pas d'équipements dans certains laboratoires, et s'ils existent, ils sont obsolètes. Beaucoup de labos font uniquement dans la simulation. On est loin de la recherche, de l'innovation proprement dite. A contrario, dans d'autres labos, il existe des équipements acquis par la Banque mondiale, qui coûtent des milliards, sans être utilisés à bon escient ni rentabilisés. Ils sont condamnés à la dégradation faute de personnel qualifié et formé pour assurer leur entretien». Le déblocage des budgets annuels destinés à ces laboratoires est souvent tributaire de pratiques bureaucratiques d'un autre âge». Un des obstacles à l'essor des rapports entre les industriels et les universités reste la bureaucratie. Cette dernière n'est pas propre à l'université, elle est aussi bien ancrée au niveau de l'entreprise. Le reproche est fait à l'entreprise, elle n'accorde pas d'importance à l'expertise, au monde scientifique, pas plus, et c'est spécialement le cas de l'entreprise privée, qui ne prend sur elle la formation de compétences (formation en continu) et ce, malgré le fait qu'elle bénéfice d'un allègement fiscal sur la formation. Pour le Professeur Mazari Benyoucef, directeur du laboratoire «Développement des entraînements électriques» du département de physique de l'USTO, un laboratoire qui traite de problématiques liées aux machines électriques, commandes de machines, à la qualité de l'énergie, sa consommation et sa fiabilité, «la relation université-entreprise se limite aujourd'hui à de simples contacts qui, pour l'heure, n'ont rien donné. Il y a des volontaires, de part et d'autre, il y a des compétences, mais rien de concret ». Pour le professeur Mazari, il faut que les laboratoires soient libérés pour faire des contrats. Pour sa part, le professeur Berrached Nasreddine, directeur du laboratoire «de recherche en systèmes intelligents», du département d'électronique de l'USTO, «le problème principal réside dans le fait qu'on ne considère toujours pas la recherche et l'innovation comme nécessité à l'essor de l'entreprise. Du côté de l'entreprise, on confond toujours aujourd'hui entre prestation qui répond à un besoin ponctuel et objectif stratégique dont la portée est inscrite à moyen, voire à long terme ». Pour le chercheur, il est également impératif de créer un système d'information qui donne un état détaillé du monde industriel et du monde universitaire ». |
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