Selon des estimations récentes, la crise
économique mondiale a fait disparaître au moins 70 millions d'emplois en 2010. Selon
les mêmes estimations, près de 150 millions de personnes pourraient, semble-t-il,
tomber sous le seuil de la pauvreté en 2012. En Algérie, pour ne citer que
Ghardaïa comme exemple, parmi les personnes pauvres, il y a aussi des retraités.
Bien qu'ils aient travaillé toute leur vie, certains de ces retraités
enchaînent les petits boulots pour compenser leur faible retraite
et joindre les deux bouts. En dépit des faibles réévaluations annuelles des
retraites qui sont de l'ordre de 10%, la majeure partie des retraités, «ces
nouveaux pauvres exaspérés» cherchent à comprendre ce phénomène qui touche les
personnes âgées dans notre pays supposé riche. Certains travailleurs qui
perçoivent un faible salaire et qui se disent travailler jusqu'à la mort
s'intéressent à ce nouveau fléau social en Algérie. Au Sud du pays, là où la
vie est extrêmement rude, les exemples de ces personnes âgées dans le besoin ne
manquent pas.
A Ghardaïa, par exemple, si Omar, ce
sexagénaire récupère des bouteilles dans les poubelles afin de récupérer
l'argent des consignes. A 61 ans, ce nouveau pauvre retraité doit multiplier
les petits boulots pour avoir des compléments de revenu. Quant à ses enfants, il
ne se passe pas un jour où ils ne se rendent pas sur les décharges publiques
pour ramasser des résidus de plastique qu'ils revendent, à leur tour, aux
usines de régénération du plastique à 5 DA/kilo. A Ghardaïa, ces témoignages
sont croisés d'interviews des responsables syndicaux, des experts, ainsi que
toute la société civile locale qui font part de leurs fortes inquiétudes sur ce
sujet délicat. Il appartiendra cependant aux hauts responsables du pays de se
pencher sérieusement sur ce fléau, dit «de misère du troisième âge».