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De négociations en négociations, l'Algérie semble s'être perdue
dans le dédale des accords multilatéraux. Et, fatalité ou calamité, elle
n'arrive plus à distinguer les horizons de son économie, les réalités de son
commerce, la faiblesse de ses exportations. En fait, l'achoppement sur certains
volets du préaccord sur le report du démantèlement tarifaire demandé par
l'Algérie dans le cadre de l'accord d'association avec l'UE, donne une idée du
fossé immense qui existe entre notre économie et le reste de l'économie
mondiale.
En 2005, le feu vert avait été donné en grandes pompes à l'application de cet accord d'association, dit de seconde génération, avec l'UE, après près de dix ans de négociations, alors qu'il n'a fallu que deux à trois ans pour la Tunisie et le Maroc pour conclure un tel accord. Aujourd'hui, ils ont même obtenu le statut avancé. A Alger, cinq ans après, on revoit sa copie, et on s'aperçoit que l'industrie et l'agriculture nationales ne sont pas en mesure de rivaliser avec les produits européens. La mise à niveau de l'industrie nationale n'a pas donné de résultats. L'écart est trop grand, les pertes financières abyssales. Qu'a cela ne tienne : le partenaire européen est rappelé pour des discussions sur le report de la date du démantèlement des tarifs douaniers, prévu à partir de 2014 et 2017, avant l'entrée en vigueur de la zone de libre-échange. La date de 2020 est proposée par Alger et acceptée par Bruxelles. Restent les détails techniques de cet accord, déjà obtenu par l'Algérie. Et c'est là où ça coince. Les Européens restant inflexibles sur certains articles relatifs au volet industriel de ces négociations. Pour son entrée à l'Organisation mondiale du commerce (OMC), c'est également la ?'mare aux canards''. Force est de dire qu'à chaque arrivée d'un ministre du Commerce, correspond un volet de négociations multilatérales avec l'OMC pour l'adhésion de l'Algérie. Là également, les discussions durent depuis plus de 10 ans, et le bout du tunnel n'est pas encore là. La semaine dernière, le directeur général adjoint de l'OMC, Alejandro Jara, avait lancé un sérieux avertissement. Avec l'arrivée de nouveaux pays membres, le processus d'adhésion de l'Algérie ne sera que plus compliqué. Pour beaucoup d'observateurs, il y a eu trop de perte de temps, au moins équivalent à celui que l'Algérie aurait exploité pour s'adapter à la concurrence, et grandir parmi les grandes économies à la force de ses potentialités. Le gaz et le pétrole seront, dans une dizaine d'années, un mirage à ne pas confondre avec les nouveaux modèles énergétiques que les grandes puissances développent dès aujourd'hui. |
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