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Consultations politiques: La question de l'ex-FIS déjà réglée

par M. Mazari: Synthèse

Le porte-parole de l'Instance de consulations sur les réformes politiques, M. Mohamed Ali Boughazi, a mis en évidence, hier, le «respect» de la commission des avis et positions émanant de toutes les composantes de la société (politique et civile) concernant le contenu et la conduite de ces consultations.

Parlant, lors du point de presse hebdomadaire de cette commission consultative, M. Boughazi a rappelé que la commission a œuvré, dès le début de ses rencontres, à mener des consultations «larges et profondes», en évitant d'émettre, conformément à sa mission, le moindre commentaire et/ou de répondre aux critiques dont elle fait l'objet, a précisé M. Boughazi. Soulignant que la crédibilité de l'Instance n'était pas tributaire des commentaires et avis des uns et des autres, il a souligné qu'elle demeurait un pôle «ouvert» où sont recueillies toutes les idées et suggestions, quels que soient «leurs teneur, objectifs et auteurs». Evoquant les ateliers sur les réformes initiées au niveau du gouvernement d'une part, et les assises de la société civile, organisées par le Conseil national économique et social (CNES), d'autre part, M. Boughazi a estimé qu'il n'y avait pas lieu de parler de «confusion ou de chevauchement» dans les attributions et les prérogatives. «Il y a une complémentarité dans les actions menées dans le cadre des réformes initiées par le président de la République», a précisé M. Boughazi. A une question sur la possibilité d'associer des membres du parti dissous (ex-FIS) à ces consultations, M. Boughazi a précisé que l'Instance s'était déjà prononcée, au départ, sur les critères du choix des invités. Autrement dit, « les tenants de la violence ne sont pas associés aux débats ».

L'Instance de consultations avait reçu auparavant, le président du Front national algérien, M. Moussa Touati et des associations de la Communauté algérienne à l'étranger. Moussa Touati, président du Front national algérien (FNA) a déclaré, hier, qu'il proposait une démarche de réformes politiques commençant par une révision de la Constitution, à la rentrée sociale 2011, puis la tenue d'élections législatives anticipées, de façon à faire adopter les nouvelles lois organiques par le nouveau parlement. Dans sa déclaration à la presse, M. Touati a préconisé «l'instauration d'un régime parlementaire et le parachèvement de la révision de la constitution avant la rentrée sociale (2011), suivi de l'organisation d'un référendum». Dans ses suggestions, le président du FNA appelle à la «dissolution de l'actuel parlement» et à l'organisation d'élections législatives juste après le référendum sur la constitution afin, a-t-il dit, de «soumettre les (nouvelles) lois organiques au futur parlement». Il a, en outre, proposé de revoir l'âge des candidats aux assemblées populaires communales (APC) et nationale (APN) à respectivement 21 et 25 ans. La commission a, d'autre part, reçu une délégation de sept associations de la Communauté algérienne à l'étranger. Dans leur déclaration à la presse, les délégués de ces associations, reçus en même temps, ont «salué» l'initiative des réformes, se «félicitant» que la plupart des parties et forces vives y soient associées. Dans son intervention, le président de la Fédération des associations algériennes en Europe, M. Noureddine Belmeddah a appelé à la mise en place «dans les plus brefs délais» d'un Conseil consultatif de la Communauté algérienne établie à l'étranger. Il a également souligné la «nécessité» de revoir la répartition géographique des circonscriptions électorales à l'étranger dans le but, a-t-il dit, de «garantir une représentativité meilleure et juste des émigrés». Il a ainsi préconisé de rapprocher les centres électoraux des membres de la Communauté algérienne. M. Belmeddah a en outre, suggéré la «dépénalisation de l'acte de l'immigration clandestine», appelant en revanche, à développer des programmes de développement en direction de la jeunesse algérienne. De son côté, le président du Rassemblement des Algériens en Europe, M. Abdelouahab Yakoubi a plaidé pour l'augmentation du nombre de députés issus l'émigration à huit membres au sein de l'Assemblée populaire nationale. Pour leur part, le représentant de l'Association culturelle à la mosquée de Paris, M. Nacerdine Alioua, la présidente de l'Association casa Argelia (Espagne), Mme Houria Sehili et la présidente de l'Association des enfants de la Méditerranée, Mme Djamila Bendrissi, ont salué l'initiative des réformes et des consultations, se disant «convaincus» qu'elles auront des «retombées bénéfiques sur le processus de démocratisation en Algérie».

 Il est à noter qu'au terme de ces consultations qui doivent prendre fin avant la fin du mois de juin, un rapport final détaillé reflétant «fidèlement» les avis et les propositions émis par les participants, sera soumis au président de la République. Les propositions seront ensuite présentées au gouvernement qui élaborera, sur cette base, des projets de loi qui seront soumis à l'APN en septembre prochain.