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Ouverture de l'audiovisuel: Une décision en août au plus tard

par Djamel B.

« Jusqu'à présent il n'y a pas une vision définitive pour l'ouverture ou non de l'audiovisuel en Algérie», c'est ce qu'a annoncé, jeudi, le ministre de la Communication, M. Nacer Mehal. Le ministre a indiqué qu'une décision pourrait être prise sur cette question en juillet ou en août. M. Mehal qui répondait à une question orale d'un membre du Conseil de la nation, a toutefois relevé l'émergence de «certaines idées» sur cette question qui se pose actuellement sur la scène politique. Le ministre a indiqué que certaines parties demandent l'ouverture «totale» du champ audiovisuel «alors que d'autres appellent à une association entre les secteurs public et privé». M. Mehal estime que l'ouverture de l'audiovisuel est une question «sensible» qui nécessite une «étude» et même en cas d'ouverture, cela nécessite, a-t-il dit, «l'engagement d'une réflexion sur une loi relative à l'audiovisuel. L'autorité de régulation devrait par la suite définir un cahier de charges afin d'éviter tout dérapage dans l'utilisation de l'audiovisuel qui pourrait se répercuter sur la société».

Le ministre qui s'est dit à titre «personnel» favorable à l'ouverture de l'audiovisuel mais «selon des règles rigoureuses», a estimé qu'une réponse finale «peut être fournie à cette question qui fait objet d'étude». D'autre part, M. Nacer Mehal a indiqué que le projet de loi sur l'information sera présenté à la fin du mois en cours ou début juillet devant le gouvernement. Intervenant devant la presse en marge de la séance plénière, le ministre a indiqué que d'autres mesures sont prévues à savoir la présentation du projet de loi devant le gouvernement et le Conseil des ministres et, enfin, devant le Parlement, souhaitant que cela intervienne «avant la fin de l'été». Sur la question des salaires des journalistes, M. Mehal a affirmé qu'une grille serra élaborée pour donner aux journalistes «la place qui est la leur au sein de la société», soulignant qu'il veillait à «garantir la dignité du journaliste». Il a précisé qu'un salaire de 6.000 DA «est une honte pour nous tous, pour la profession et pour moi en tant que ministre», relevant l'existence dans cette profession de phénomènes comme «le trabendisme». Il a dénoncé ces phénomènes qu'il a imputés «à la mauvaise application des lois» en Algérie.

Le ministre a estimé qu'il est grand temps aujourd'hui de réhabiliter le journaliste et a rappelé qu'entre autres mesures prévues dans ce sens figure «l'installation d'une commission chargée d'élaborer la grille des salaires et le plan de carrière». Après la loi sur l'information, viendront «les statuts du journaliste professionnel», a-t-il dit, précisant que la carte de journaliste fera partie «des prérogatives de l'Autorité de régulation des médias» qui sera mise en place prochainement.

A une question sur les chaînes thématiques dont l'ouverture est prévue, M. Mehal a affirmé que la décision y afférente a été prise en Conseil des ministres le 2 mai dernier, ajoutant que la concrétisation du projet nécessitait un travail par étapes avec la contribution de techniciens et de spécialistes en la matière. S'agissant de l'annulation de la peine de prison à l'encontre du journaliste, le ministre de la Communication a indiqué que cela «figurera dans le projet de loi sur l'information». Il a toutefois estimé que l'annulation de la sanction liée à la diffamation et l'injure doit amener les journalistes à prendre conscience de leur rôle et à améliorer leur niveau et leurs performances professionnelles. A une question relative aux mesures adoptées par le secteur pour une meilleure ouverture sur la société politique, économique et sociale conformément aux orientations du président de la République, le ministre de la Communication a rappelé que les mesures nécessaires avaient été prises pour concrétiser ces orientations sur le terrain. Il a rappelé dans le même contexte les amendements apportés aux programmes de la Télévision nationale. Pour ce qui est de la Radio nationale, M. Mehal a relevé que la question «n'est pas posée de la même ampleur» rappelant que cet organe «compte plus de 50 stations ouvertes sur les partis politiques et les différentes catégories de la société».