Deux semaines après le lancement de la saison estivale, l'immense
chantier du projet du tramway d'Oran, particulièrement au niveau de son tronçon
n° 3, celui de l'hyper-centre, suscite de plus en
plus d'inquiétudes aussi bien parmi la population que de la part des autorités
locales. Une appréhension qui trouve largement sa justification dans le rythme
«trop faible» ou du moins «pas assez soutenu» qu'on a voulu
imposer jusqu'à l'heure aux travaux. Des données statistiques communiquées hier
par le directeur du projet, au sein du groupe Tramnour,
M. Philipe, confirment si besoin est cet état de fait dénoncé à maintes
reprises par beaucoup de citoyens, notamment les automobilistes et les usagers
de la voie publique, mais aussi par les commerçants qui assistent, depuis des
mois, impuissants, à une chute libre de leurs activités, à cause de ces travaux
qui semblent interminables.
Les travaux, actuellement en cours sur l'ensemble du tracé du tramway
d'Oran qui est composé de 4 tronçons, évoluent, selon l'exposé présenté par le
directeur du projet, d'une manière pas du tout uniforme. Ainsi, et concernant
les travaux de la pose des plateformes et des rails, le taux d'avancement au
niveau du tronçon du centre-ville reste largement à la traîne avec un taux de 35%
à peine, loin derrière le tronçon n°1 qui s'étend du PK 0 à la limite de la
commune d'Es-Sénia (65%) et les tronçons n°2 et 4 qui
enregistrent un taux d'avancement de près de 60% chacun. Dans le volet relatif
à l'aménagement des stations, le constat est encore plus accablant: 16% de taux
d'avancement pour le tronçon N°1, 35% pour le tronçon N°2, 18% pour le tronçon
N°3 et 7% pour le tronçon N°4. La situation n'est guère différente pour les 3
ouvrages d'art prévus dans le cadre du projet. Ainsi, et selon des chiffres
arrêtés au 14 juin en cours, soit 2 ans et demi après le lancement des travaux
fin 2008, la trémie de Dar El-Beïda
a atteint un taux d'avancement de 63%, le viaduc du 3e boulevard périphérique 45%
et la trémie de Haï Es-Sabah seulement 20%. Une
situation qui a contraint le wali, qui a présidé hier cette réunion du comité
de pilotage, à carrément «hausser le ton» en appelant les intervenants du
projet à s'impliquer davantage pour mettre un coup d'accélérateur aux travaux
en adoptant notamment le système dit des 3x8 ou celui des 2x11. Un engagement
qui a été pourtant pris auparavant par les responsables de Tramnour
à l'occasion d'une visite du ministre des Transports l'année dernière, sans
jamais être respecté. Aujourd'hui, en tout cas, rien n'empêche sa mise en
application, puisque l'ensemble des contraintes signalées auparavant par le
réalisateur du projet sont levées, particulièrement celle relative à la dette
des 40 millions d'euros, qui vient d'être versée dans les caisses de Tramnour, tel que confirmé hier par le PDG de l'EMA.