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Consultations sur les réformes politiques: Mgr Henri Teissier chez la commission Bensalah

par Mokhtaria Bensaâd

L'instance de consultation sur les réformes politiques a reçu dans l'après-midi d'hier l'ancien archevêque d'Alger, Mgr Henri Teissier, en tant que personnalité nationale. Une invitation que l'ancien archevêque a considérée comme un «signe que l'Algérie veut accueillir tous ses enfants, quelles que soient leurs croyances et cultures, dans la mesure où ils œuvrent pour le bien commun du pays et de la région». Dans une déclaration à la presse, Mgr Henri Teissier, cité par l'APS, a rappelé l'importance de la communauté chrétienne vivant en Algérie et plaidé pour une cohabitation entre les deux religions, chrétienne et musulmane, soulignant que «notre majorité est formée de chrétiens étrangers (en Algérie), mais nous avons aussi des chrétiens algériens. C'est une question d'engagement ensemble, entre chrétiens et musulmans, pour le bien commun de l'Algérie et de toute la région». L'ancien archevêque, usant d'un discours réconciliateur et appelant à retourner la page des conflits, a déclaré «Nous ne sommes pas prêts à retourner à l'ère des rivalités, car nous sommes à l'époque de la cohabitation qui requiert entraide et compréhension, comme l'a fait et le fait encore l'Algérie à chaque occasion».

Avant cette rencontre avec l'ancien archevêque, la commission Bensalah a reçu dans la matinée cinq organisations du mouvement associatif en même temps dont la Fondation nationale pour la promotion de la santé et le développement de la recherche (FOREM), l'Organisation nationale de la continuité des générations (ONCG), la Confédération nationale de consultation et de coordination du mouvement associatif, l'Académie de la société civile et l'association El Irchad Oua El Islah

Le président de la FOREM, le Pr Mostefa Khiati, a suggéré la mise en place d'un Conseil national de l'éducation, estimant par ailleurs que le secteur de la santé souffre de «l'absence de politique nationale, de stratégie et d'objectifs précis». Le secrétaire général de l'ONCG, M. Abdelhafid Lahouel, a, de son côté, abordé la question du régime politique, plaidant pour un régime présidentiel à même de garantir, a-t-il dit, la stabilité du gouvernement. Le président de la Confédération nationale de consultation et de coordination du mouvement associatif, M. Abdelkrim Abidat, a évoqué le projet de création d'un parlement national de la société civile et du mouvement associatif qu'il a qualifié de «première» dans le monde. Il a proposé dans le même cadre la création d'une Maison des associations dans chaque wilaya afin, a-t-il dit, de résoudre le problème de la disponibilité des locaux. Quant au secrétaire général de l'Académie de la société civile, M. Ahmed Chena, il a exprimé son soutien à l'adoption d'un régime semi-présidentiel, tout en insistant sur l'élaboration d'une nouvelle loi électorale «moderne» donnant l'opportunité aux jeunes Algériens de s'impliquer dans la vie politique. Le président de l'association El Irchad Oua El Islah, M. Nacereddine Chaklal, a, quant à lui, mis en exergue la nécessité de consolider l'Etat de droit, à travers une égalité des droits et devoirs de tous les citoyens et une répartition «équitable» des richesses entre toutes les régions du pays. L'Instance de consultations consacrera les journées des 14, 15 et 16 juin à des réunions internes d'organisation avant de reprendre les consultations le 18 juin.