Trois pirates informatiques considérés comme les responsables pour
l'Espagne de l'organisation internationale «Anonymous»
et accusés d'attaques contre des sites internet
officiels ont été arrêtés, a annoncé vendredi la police. Ces «hackers», qui ont
été interpellés à Barcelone (nord-est), Valence (est) et Almeria (sud), étaient
«des experts informatiques» capables de «crypter» leurs échanges, a expliqué le
commissaire Manuel Vazquez, chef de la Brigade d'investigation
technologique de la police espagnole. Deux des pirates «n'avaient pas de
connexion internet chez eux» pour ne pas éveiller les
soupçons et accédaient au web en passant par les connexions wifi
(sans fil) des voisins, a expliqué le policier lors d'une conférence de presse
pour présenter cette opération, la «première» en Espagne contre Anonymous.
Anonymous est une «organisation de hackers structurée en cellules indépendantes»
qui lancent des attaques coordonnées contre des sites internet,
notamment à travers une myriade d'ordinateurs infectés par des virus et
contrôlés à distance. Cette organisation est considérée comme une «menace» par
l'Otan pour les risques de piratage ou de blocage informatique qu'elle fait
peser sur les systèmes de l'Alliance atlantique, selon la police espagnole. Parfois qualifié de «Robin des bois»
informatique, Anonymous s'était fait connaître par
des attaques contre les sites de cartes de crédit américaines Visa et
MasterCard, en réponse à leur décision de bloquer les versements au site de
publication d'informations confidentielles WikiLeaks.
Cette organisation a déjà été visée par des opérations policières aux Etats-Unis
et au Royaume-Uni. Au domicile de l'un des trois pirates, les enquêteurs ont
retrouvé un serveur informatique à partir duquel des attaques ont été menées
contre les sites des gouvernements d'Egypte, d'Algérie, de Libye, d'Iran, du
Chili, de Colombie et de Nouvelle-Zélande. Ce matériel a été retrouvé à Gijon (nord-ouest de l'Espagne), lors d'une perquisition au
domicile d'un homme de 31 ans soupçonné d'avoir
coordonné des attaques et lui-même arrêté à Almeria. A partir du même serveur, des
attaques ont également été lancées contre la boutique en ligne de PlayStation
du géant de l'électronique japonais Sony, les sites des banques espagnoles BBVA
et Bankia, et le groupe d'électricité italien Enel.