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Un sit-in national des médecins résidents, décidé lors d'une session du
collectif autonome des médecins résidents algériens (CAMRA), vendredi dernier, à
Alger, soit deux jours après le sit-in suivi d'une marche entre la place du 1er
Mai et le siège de l'APN, sera organisé aujourd'hui, au
CHU d'Oran.
Le choix de la seconde ville du pays n'est nullement fortuit, étant donné que les médecins résidents veulent délocaliser la protestation dans le reste du pays afin de prouver de nouveau, que la contestation est générale et ne se limite pas à la région/centre du pays. De même qu'elle permettra à tous les autres médecins résidents de l'Ouest, de participer à cette action d'envergure, en plus des autres résidents qui feront le déplacement d'Alger et des autres régions du pays. L'autre raison évoquée réside dans le fait que le CAMRA veut montrer à l'opinion publique les conditions de travail au CHUO et qui sont loin des normes requises. Selon Dr Remini, délégué d'Oran, le sit-in survient à un moment où un minime espoir est né, suite à des contacts établis entre le CAMRA et des parlementaires qui doivent rendre public un moratoire national, avec la participations de professeurs et même d'experts du CNES qui, selon notre source, aurait fait un rapport critique du service civil. En somme, devait souligner notre interlocuteur, l'échec du service civil est reconnu en filigrane et ce n'est nullement son maintien qui sera la condition première de l'amélioration du système de santé national. Par ailleurs, des délégués du collectif ont été conviés à participer aux travaux d'une rencontre des doyens des facultés de médecine qui s'est déroulée, hier à Alger, et consacrée aux aspects pédagogiques. Selon Dr Remini, la question de l'annonce de l'année blanche, pour les résidents et qui relève du seul ressort du ministère de l'Enseignement supérieur, demeure tributaire de la satisfaction des revendications formulées par le collectif depuis l'entame de la grève illimitée, de plus de 3 mois. Pour ce, les médecins résidents ont fait savoir qu'une date butoir est fixée au 12 du mois en cours et que leur position dépendra des réponses de la tutelle pédagogique. Interrogé sur les cas de médecins résidents qui ont été victimes de violences, lors de la marche du 1er juin à Alger, notre vis-à-vis a précisé que des plaintes contre X ont été déposées avec des certificats d'incapacité physique à l'appui, relevant des CBV. D'autre part, les établissements hospitaliers, les CHU et l'EHU Oran ainsi que les directions de Santé les wilayas viennent d'être destinataires d'une instruction ne portant aucun numéro, mais signée par Bouchenak Khelladi, secrétaire général du ministère de la Santé, de Population et de la Réforme hospitalière. L'instruction porte sur «les mesures à prendre à l'encontre des résidents en grève ». Après les rappels d'usage, notamment l'article 11 du décret exécutif n° 96-149, l'instruction évoque la grève illimitée engagée depuis des mois par les médecins résidents, à travers le territoire national. Ce mouvement de protestation qui a fait couler beaucoup d'encre «est déclaré illégal par le tribunal administratif d'Alger», en vertu de la décision rendue le 6 avril 2011, selon les termes de l'instruction. Cette dernière poursuit que «les résidents sont de ce fait en situation irrégulière et s'exposent à des sanctions disciplinaires du 2ème et 3ème degrés ». En principe, dans ces cas, selon un spécialiste des relations du travail, les fauteurs encourent le renvoi de leur poste de travail ou la résiliation du contrat de travail les liant avec leur employeur. Mais l'instruction se contente juste de brandir la menace puisqu'on y lit : «les sanctions seront prises conjointement par les deux ministères de tutelle ». L'instruction se termine par donner ordre à ses destinataires «de procéder aux retenues sur la rémunération servie aux résidents, pour absence non justifiée». Et c'est là l'objectif que lui assigne son émetteur. Interrogés sur ses probables effets sur les résidents grévistes, plus d'un d'entre eux, ne lui prêtent aucune importance. «Juste la durée de notre mouvement de protestation prouve qu'on est plus au stade des menaces», nous confie un médecin résident gréviste. Un autre ajoutera que «le ministre et son staff ne sont plus des partenaires pour nous. Seul le président de la République peut trancher dans notre cas. De toute manière, on ne fera pas marche arrière, on l'a prouvé et on le démontrera dans les jours à venir». |
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