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Les walis tenus par l'obligation de résultat. L'amélioration du climat de
confiance entre citoyens et administration locale, la prise en charge des
doléances de la jeunesse et l'accélération des programmes de développement
local ont été au centre des travaux de la réunion entre le ministre de
l'Intérieur M. Daho Ould Kablia et les 48 walis. Cinq grands thèmes sont au menu de
cette rencontre, qui se tient depuis la décennie 2000 chaque deux ans: «la
gestion des villes et des grandes métropoles», «l'allègement et l'harmonisation
des procédures administratives», «le développement des régions du Sud», ainsi
que «l'évaluation et le renforcement de la coordination intersectorielle au
niveau local en relation avec le développement et l'investissement économique».
Traditionnellement, ce qui était dans les années 1990 la rencontre annuelle gouvernement-walis, est devenu une simple réunion entre le
ministre de l'Intérieur et les walis, avec comme axe de travail un point de
situation du développement local.
Mais, apparemment, l'actuel ministre de l'Intérieur a déjà donné son empreinte à l'administration locale, notamment en allégeant au maximum les documents relatifs à la confection du passeport. Un bon point pour ce ministre qui, sitôt intronisé, avait supprimé, on se rappelle, un certain nombre de contraintes absurdes dans le formulaire d'obtention de la carte d'identité nationale ou le passeport. Hier au Club des Pins, il a récidivé en affirmant que le prochain passeport biométrique, débarrassé de la tonne de paperasse pour son obtention, sera prochainement prêt. Selon Ould Kablia, le dispositif mis en place pour la personnalisation des passeports biométriques permettra le traitement d'environ 5.000 dossiers par jour, ce qui représente une capacité de production de 1 million passeports/an. Mieux, l'ensemble des équipements acquis à cet effet sont prêts à être utilisés, et les tests effectués ont été concluants, a affirmé M. Ould Kablia. Pour autant, il existe un petit problème, lié à la réalisation de l'imprimé devant sécuriser le passeport biométrique. Cette opération, qui a été confiée à la Banque d'Algérie, n'est toujours pas résolue, a-t-il souligné. Il s'agit du film en plastique recouvrant le passeport afin de sécuriser les deux premières pages comportant l'identification et la signalisation du détenteur du document de voyage. Ainsi, selon le ministre, l'ouverture des plis concernant l'appel d'offres lancé à ce sujet sera effectuée «très prochainement», et déjà quatre fournisseurs étrangers se sont proposés pour cette opération. Sur le volet du rétablissement de la confiance entre l'administration et les citoyens, le département de M. Ould Kablia semble lui accorder une importance particulière. ?'Une enquête sera lancée prochainement dans toutes les wilayas et servira à nous éclairer sur les principales préoccupations et attentes des citoyens, des services de la wilaya, de la daïra et de la commune», selon le ministre. Ce sondage devrait être concrétisé par la mise en place d'un service au niveau de ces administrations chargé de suivre les doléances des citoyens. En outre, M. Daho Ould Kablia a appelé l'ensemble des walis à opérer une profonde «mutation» dans les rapports avec les citoyens afin de mettre un terme à la «crise de confiance» qui existe entre l'administration locale et les administrés. Haro sur les espaces verts Et, pour Ould Kablia, les mouvements de protestation sociale, qui marquent l'actualité nationale depuis plusieurs mois, traduisent une «incompréhension de part et d'autre» et un «manque» de prise en charge de certaines préoccupations prioritaires des citoyens. «Les mouvements de contestation et la similitude des revendications qui y ont été exprimées témoignent d'une incompréhension de part et d'autre (administration-administrés) et d'un manque de prise en charge de certaines préoccupations prioritaires», a-t-il précisé. Ces préoccupations «ne concernent pas nécessairement des réalisations de structures ou d'équipements mais portent essentiellement sur des problèmes liés à l'équité dans l'accès à certains droits sociaux comme l'emploi, le logement, la couverture sanitaire, le transport, les routes, la voirie et l'assainissement». Par ailleurs, les projets de loi relatifs au code de wilaya, la loi organique portant régime électoral, la loi sur les partis politiques et la loi sur les associations, seront présentés à l'APN lors de la session d'automne. Le projet de loi portant code de wilaya sera présenté au gouvernement le 30 juin prochain. La loi organique portant régime électoral, dont la matrice sera à la charge du ministère de l'Intérieur, sera enrichie par les suggestions de la classe politique, a fait savoir M. Ould Kablia. Le texte sera présenté et discuté sur une période de deux mois, entre début juillet et fin août, a encore précisé le ministre. Pour la révision de la loi sur les partis, il a fait remarquer que le projet de texte allait «prendre en charge les préoccupations et suggestions des partis», et que les discussions autour du projet de loi se dérouleraient à un niveau gouvernemental à partir du début du mois d'août. Quant à la loi sur les associations, elle sera présentée au gouvernement vers la fin du mois de juillet. «Tous ces projets de lois seront enrichis par les partis et les associations et synthétisés par le gouvernement ou les instances ad hoc», a indiqué le ministre qui n'exclut pas, en revanche, que certains projets de textes pourraient être synthétisés ou mis en forme définitivement «à d'autres niveaux». Plusieurs ministres se sont succédé à la tribune devant les walis pour faire le point sur leurs secteurs respectifs, et, surtout, annoncer le programme de réalisation qu'ils ont mis en oeuvre dans le cadre du plan quinquennal 2010-2014. Pour autant, la jeunesse constitue l'axe nodal de la concertation nationale sur le développement local dont le Conseil national économique et social (CNES) a été chargé d'animer, a affirmé son président, Mohamed Seghir Babes. Il a indiqué que la feuille de route définissant les modalités de déroulement de cette concertation qui se tiendra avant fin 2011 accorde une considération majeure aux jeunes qui seront largement impliqués dans les différents chantiers de cette démarche visant à adapter les objectifs de développement local aux attentes de la population. Quant aux «problématiques» 100 locaux par communes, qui ont fait couler beaucoup de salive dans les communes déshéritées, le ministre de l'Intérieur a annoncé que 98.192 locaux sur les 110.000 programmés, ont été réalisés, dont 48.504 distribués, ce qui représente un taux de 49% du nombre de locaux réalisés. Le ministre de l'Intérieur a ajouté que le reste des locaux réalisés est en cours de distribution, relevant que ces locaux, qui étaient destinés initialement à un usage exclusivement productif ou de services, sont élargis aux activités commerciales et libérales pour absorber le commerce informel. Seul point noir du programme gouvernemental: les assiettes foncières dans les grandes villes ou proches seront dépecées et attribuées pour la construction de logement. Il y a dès lors une grande menace qui pèse sur l'environnement, et surtout sur ces prés et ces petites forêts en bordure des grandes villes. Le ministre de l'Intérieur a en fait demandé aux walis de procéder au traitement des demandes de l'ensemble des terres agricoles en souffrance afin de mobiliser les assiettes foncières nécessaires à la réalisation du programme quinquennal 2010-2014 notamment en matière de logement dans les grandes villes. «Il est nécessaire d'assainir toutes les demandes de distraction des terres agricoles en souffrance pour les besoins de ce programme», a-t-il déclaré. Beaucoup y voient, même si l'intention à la base est bonne, un feu vert pour la destruction de ce qui reste d'espaces verts des grandes villes algériennes. Des forêts et des terres agricoles fertiles sont dès lors menacées, estiment des écologistes, même si, officiellement, le traitement de ces demandes au niveau des comités de wilayas a été l'une des conclusions de la réunion du conseil interministériel de février 2011. Environ 60.000 logements achevés seront distribués avant le début du mois de ramadhan prochain, a indiqué Ould Kablia. «Le constat établi fait ressortir qu'environ 60.000 logements publics locatifs livrés n'étaient pas distribués et il est nécessaire de finaliser cette opération avant le début de ramadhan», a déclaré le ministre à l'adresse des walis présents à la réunion. Malgré «mes instructions précédentes, où il vous a été demandé d'achever la distribution des 90.000 logements achevés, il reste à ce jour 60.000 unités à distribuer avant le début de ramadhan». «C'est un engagement pris devant le président de la République», a-t-il souligné, afin de dynamiser à court terme l'offre de logements aux couches défavorisées. Reconnaissant les difficultés de l'opération de distribution de logements, souvent contestée par les citoyens dans plusieurs wilayas du pays, le ministre a rassuré dans ce sens que le nombre de projets en cours suffiront à satisfaire toute la demande en la matière. «L'impatience de nos concitoyens fait que les opérations de distribution de logements sont devenues un véritable cauchemar pour les responsables locaux», reconnaît Ould Kablia. |
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