Une ambiance particulière a régné hier aux abords du siège du tribunal
correctionnel d'Aïn El Turck.
En fait, les grappes de personnes, notamment des femmes, qui se sont
agglutinées autour de ce lieu, étaient essentiellement composées de familles de
harraga. Ces derniers, au nombre de huit, devaient
comparaître sous le principal chef d'accusation de tentative d'émigration
clandestine. Selon nos sources, ils ont été repérés et interceptés, l'avant-veille,
par les gardes-côtes de la façade maritime Ouest au large de la commune côtière
de Bouzadjar, dans la région d'Aïn
Témouchent. Ces harraga ont
été livrés aux éléments de la gendarmerie, qui se sont chargés de les
transférer vers la daïra d'Aïn El Turck,
territorialement compétente au lieu du délit. Nos sources indiquent qu'ils
auraient exploité les bonnes conditions météorologiques, prévalant dans la
région depuis près d'une semaine, pour prendre la mer à bord d'une embarcation
à partir d'une plage située dans une zone frontalière délimitant la daïra d'Aïn El Turck à celle d'Aïn El Kerma. Agés entre 23 et 26 ans, ces candidats à
l'émigration clandestine, qui demeurent tous dans le quartier de Choupôt, à Oran, sont issus de
couches sociales modestes. Selon les mêmes sources, ils auraient déboursé
chacun cinq millions de centimes pour prendre part à cette folle aventure. Le
chômage et le mal-vivre ont constitué l'argument qui a été mis en avant pour
leur défense. Au terme des délibérations, le tribunal les a condamnés à verser
chacun, à titre d'amende, une somme d'un montant de 6 millions de centimes.