Dépendant du cours du marché mondial, le prix du métal précieux sur le
marché local semble prendre la direction d'un nouveau sommet historique. Avec
des augmentations allant de 30 à 40% par rapport à l'année dernière en passant
de 3.500 à presque 5.000 DA le gramme d'or a connu une hausse vertigineuse. De
M'dina Jdida au centre-ville,
les prix diffèrent.
Ainsi, le prix du gramme ouvragé importé d'Italie est proposé entre 4.500
et 5.000 DA dans les bijouteries du centre-ville. Ce prix diminue pour le bijou
de fabrication locale où le gramme d'or est vendu entre 4.000 et 4.200 DA. Quant
à l'or cassé, son prix varie entre 3.000 dinars et 3.150 dinars. Par contre, à
M'dina jadida, le prix du
métal jaune est nettement inférieur. L'or importé est vendu à 4.300 DA le
gramme, l'or local entre 3.700 et 3.900 DA, l'or cassé à 3.100 DA. Ce précieux
métal qui enregistre un record jamais atteint fait fuir les clients et pousse
certains bijoutiers à changer de métier. Même en été, saison par excellence de
toutes les cérémonies, les ventes ont régressé et ils n'arrivent à s'en sortir
et poursuivre leur profession que grâce aux ventes à crédit, avec des
calendriers d'échéance. Les clients potentiels se contentent de s'enquérir des
prix, avant de s'en aller. Bien que les traditions locales veulent
que la femme algérienne ait son coffre de bijoux, il ne sera plus possible
d'offrir ou d'acheter des bijoux pour se faire plaisir. Les traditions
nuptiales et de la dot imposent aussi l'achat de bijoux. Toutefois, la hausse
des prix de l'or a poussé de nombreux jeunes à reporter leurs mariages à des
dates ultérieures. Et pour cause, les parures ne sont pas cédées à moins de 150.000
dinars, les bagues à plus de 20.000 DA et des bracelets à pas moins de 10
millions de centimes, au mini. Sur les raisons de cette envolée, un artisan
bijoutier affirme que cette augmentation est due à la flambée importante du
prix de l'once sur le marché international. La hausse du prix de l'euro a eu
aussi ses répercussions sur le prix de l'or, souligne-t-il. Notre interlocuteur
se dit incapable de faire un pronostic de ce précieux métal dans les jours à
venir. «Nous ne pouvons pas se prononcer sur le sujet, étant donné que nous
restons dépendant du cours du marché mondial», a déclaré notre interlocuteur. Notons,
par ailleurs, qu'en prévision de la saison estivale, la Fédération Nationale
des Bijoutiers Algériens (FNBA), a élaboré un plan d'action qui traite des
approvisionnements, de la fiscalité et de la formation au profit des membres de
la corporation. Le but est de sécuriser les achats en objets aurifères des
citoyens en prévision de l'approche de la saison estivale qui est propice aux
noces et autres évènements familiaux. Il est prévu, entre autres, l'installation
par la FNBA d'un
conseil de déontologie qui sera doté d'un règlement intérieur afin d'assainir
le secteur qui fait face à la prolifération du commerce informel et la flambée
des prix de l'once d'or sur le marche international. La wilaya d'Oran compte
actuellement 1300 artisans bijoutiers en activité.