Claude
Guéant, le premier flic de la
France, a de nouveau dégainé sa langue pour tirer sur sa
cible préférée, les immigrés. Cette fois-ci, il a visé leurs enfants en les
qualifiant de nuls à l'école. Rendu célèbre pour ses déclarations à la lisière
d'un racisme prononcé et assumé, le locataire de la place Beauveau
s'en va t'en guerre contre tout ce qui n'est pas blanc policé, juif, catholique
en prenant soin d'accuser ses pourfendeurs de mauvaise foi. C'est que le Guéant
est raciste à son insu. On fait dire au pauvre homme ce qu'il n'a pas dit et on
déforme ses propos. Sarkozy, le précurseur des ministres de l'Intérieur
incontrôlables, en installant Guéant à la place Beauveau,
en remplacement de Brice Hortefeux, coupable d'avoir
échoué dans le dossier des expulsions en gros, connaissait parfaitement les
facettes de son homme de main puisque ce dernier a eu à gérer et sa campagne
présidentielle et ses cabinets au ministère des Finances et de l'Intérieur. En
bon statisticien, Guéant a imputé les deux tiers des échecs scolaires aux
enfants d'immigrés. Ainsi, après leurs grands-parents, les ratons et les
bougnoules, leurs parents, les beurs, les enfants issus de la troisième
génération sont stigmatisés à leur tour et montrés du doigt inquisiteur de
l'Intérieur.
Il leur est reproché de ne pas potasser
sérieusement leurs cours, de contribuer à faire baisser la moyenne nationale, à
avoir la peau basanée, à faire la prière, à ne pas chanter correctement la Marseillaise et à
choisir le pays d'origine, en lieu et place de la mère patrie, lorsqu'on a de
bonnes jambes. Comme toujours, la réaction de la Gauche et des associations,
amies des minorités, a été de circonstance alors qu'ailleurs, dans les pays
d'origine, aucune voix dénonciatrice ne s'est fait entendre. Cette sortie de «
l'homme qui murmurait à l'oreille du FN », formule du patron des députés PS, Jean-Marc
Ayrault, intervient en prélude à une présidentielle qui mettra en vedette deux
partis qui se partagent et se disputent un programme électoral presque
similaire, à quelques variantes près. Si pour le Front National de la fille à
son père, les titres génériques de la campagne sont les mêmes depuis que Le Pen a troqué son treillis de tortionnaire contre un costume-cravate, l'UMP, symbolisant
une Droite dure, s'inscrit dans le prolongement idéologique des partis de
l'extrême droite qui invectivent l'immigration et l'islam, les accusant d'être
à l'origine du chômage et de l'insécurité ambiantes. Deux constantes dans les
discours électoraux de Sarkozy et Le Pen fille, incitant
à la haine sociale et au rejet des différences, et qui font dans la surenchère
raciste pour séduire un plus grand nombre de bulletins de vote. Et en Guéant, le
demi-Napoléon a trouvé son fidèle écuyer qu'il envoie
prêcher la bonne parole dans le cœur des Français de souche et de couche. « Les
Français ont parfois le sentiment de ne plus être chez eux », « les Français
veulent que la France
reste la France
» tout en assurant qu'« ils ne sont pas xénophobes ». Ah! Ça change tout. « Le
président a pris la tête de la croisade », à propos de l'insistance de Sarkozy
à assassiner Kadhafi ou encore son fameux « les usagers du service public ne
doivent pas porter de signes religieux ni manifester une quelconque préférence
religieuse » sont autant de perles du répertoire de Claude Guéant au service de
la République.