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Du litige à l'association ?  Sonatrach prendrait 10% de l'espagnol Gas Natural

par Salem Ferdi

Un litige qui se transforme en association. C'est ce qui pourrait arriver -le conditionnel reste de mise - entre Sonatrach et le groupe gazier espagnol Gas Natural Fenosa.

Le groupe pétrolier algérien, qui a gagné une longue bataille arbitrale en août 2010 au sujet de la réévaluation des prix du gaz naturel, devait s'attendre à ce que son client espagnol paie un différentiel de prix cumulé de 1,97 milliard de dollars. L'affaire pourrait être réglée par une augmentation de capital du groupe gazier espagnol, permettant à Sonatrach d'acquérir 10% de parts. Le journal Cinco Dias avait annoncé le scoop avant-hier en indiquant que Sonatrach entrerait dans le capital de la compagnie gazière espagnole, qui est détenu actuellement à plus de 68% par le groupe Repsol et la Caixa (banque). Ces 10% d'actions concédées à Sonatrach permettraient de payer une partie des sommes dues, une autre partie serait payée au comptant et une autre partie devrait être diluée dans les futures révisions des deux contrats de fourniture de gaz qui lient les deux parties. Le tout devrait être étalé jusqu'à 2020 et 2021. Cinco Dias avait cité des sources au sein de l'entreprise espagnole qui affirment que les négociations avec les partenaires algériens «allaient bien» et que de «nombreuses questions étaient sur la table». Il a été aussi question de la possibilité de l'entrée du groupe Gas Natural dans le capital de Medgaz.

Les «négociations continuent»

Le groupe Gas Natural a réagi, hier, en confirmant, malgré les termes prudents utilisés, l'existence de négociations destinées à solder le litige. Le groupe gazier espagnol a surtout veillé à infirmer le caractère imminent d'un accord. « A cette date, aucun accord n'a été conclu », souligne le communiqué de Gas Natural Fenosa. Mais le communiqué confirme qu'il existe des négociations sur les sujets en question. «Nous répétons que Gas Natural Fenosa et Sonatrach continuent d'avoir des négociations dont nous espérons un résultat bénéfique pour les deux parties, qui règle définitivement la controverse», a-t-il indiqué.

La transformation en partie de la dette de Gas Natural envers Sonatrach en actions pour cette dernière est de nature à changer les relations entre les deux entreprises qui ont été marquées ces dernières années par des tensions commerciales.

Pour rappel, le tribunal arbitral de Paris avait donné raison, le 16 août 2010, à Sonatrach dans son litige financier sur la réévaluation du prix du gaz livré au groupe espagnol Gas Natural. Entre 2007 et 2009, Sonatrach s'est heurtée au refus du groupe espagnol Gas Natural de réévaluer le prix du gaz livré dans le cadre des contrats liant les deux parties. Le groupe espagnol, qui a saisi en recours le Tribunal fédéral suisse, a obtenu, en novembre 2010, la suspension du jugement du tribunal arbitral de Paris. Théoriquement, le jugement n'est que suspendu en attendant que le tribunal suisse se prononce sur le fond du recours déposé par Gas Natural Fenosa. La décision du tribunal fédéral suisse devrait tomber en juin prochain. Un accord éventuel entre les deux parties pourrait entraîner l'arrêt de la procédure.

Cela signifierait que le jugement du tribunal de Paris est de mise et que les deux parties se sont entendues sur la manière de l'appliquer. Il reste à suivre cette affaire, certaines sources affirmant que Gas Natural n'a nullement l'intention d'ouvrir son capital.