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Rani mdigouti. J'ai envie de
crier, quitte à ce que ma voix, dans la
nuit, s'entende et que j'en décide de me museler. J'ai envie de pleurer? Non, ça
ne sert à rien. Rire, peut-être. Sans l'envie de rire aussi. Oui, je rirais
pour que quelqu'un, quelque part, entende qu'il se trouve des personnes qui
refusent de simuler le sommeil.
Je ressens une secousse tellurique de puissance 2011 sur l'échelle de la trahison traverser ma cabessa. J'ai envie de bourrer ma tête d'insultes, l'installer sur un missile et l'envoyer s'écraser sur les palais des émirs sans majuscule, des émirs en costume, des émirs qui devraient ôter leur aâbaya, porter un khimar et ne l'enlever que dans la Barack d'Obama. Des émirs absents lorsque les livres attendaient d'être lus. Des émirs qui offrent des verres fumés là où le soleil refuse de se lever. Comble. Ils ont peur. Peur de voir leurs avoirs bloqués par les banques qui alimentent les guerres, les ONG, la Croix-Rouge et les croissants dorés dans les fours obscurs. Et ils disent aimer leurs peuples ? Les plus courageux d'entre eux ont déclaré haut et fort : «Si les coalisés n'arrêtent pas leurs frappes sur les civils libyens, nous ferons comme nos pères». Suite à cette déclaration fracassante, les services de renseignements américains et français ont été mis en branle. Il y a danger ! Mais qu'ont-ils donc fait leurs pères ? Rien. Ils sont entrés gentiment s'enfermer chez eux. Mais ils s'appelaient de temps à autre. «Yadra, les hélico darbou ouella ma darbouch ?» «Loukène cette guerre dure, elle va faire beaucoup de morts, dit un émir. Et des morts, il y en aura. Pour n'en citer que quelques-uns, elle va tuer le commerce, l'aviation et le tourisme et puis?. Et puits de pétrole». «Dans ces conditions, lui répond son cousin, l'autre émir, je suis prêt à mourir». Le lendemain, on le trouva mort par crise cardiaque dans une suite d'hôtel de lux?ure. |
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