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«Les autorités veulent d'une Bourse avec des intervenants d'abord algériens»

par Hamid Belarbi

Toutes les enseignes citées ces derniers jours comme candidates à l'introduction à la Bourse d'Alger en 2011 ne sont pas au même niveau

de préparation. Pas seulement parce que les entreprises hésitent à faire le pas. Aussi parce que les agréments pour les intermédiaires en opérations de Bourse (IOB) sont bloqués. Point de situation avec un expert en première ligne sur le front de la Bourse d'Alger.

Trois entreprises privées opérant dans l'agroalimentaire, dans la production pharmaceutique, et dans les services, sont plus avancées que les autres, et se préparent à entrer à la Bouse d'Alger. C'est un analyste financier, tenu par l'obligation de réserve au sujet de ses clients, qui fait, pour maghrebemergent.info, la part de ce qui se dit ces dernières semaines au sujet d'un rush de boîtes privées vers la cotation en Bourse. Il est vrai que l'introduction en bourse, fin 2010, de l'assureur «Alliance Assurance», semble avoir fait ainsi des émules, suscitant une dynamique dans un marché financier amorphe. Les trois entreprises, dont une devrait, en principe, boucler son processus d'entrée en Bourse avant fin 2011, «ne manqueront pas de donner de la consistance à la Bourse d'Alger», la relancer, ainsi que nous l'explique ce spécialiste des opérations boursières. Mais, il n'y a pas que ces trois candidates dont les dossiers avancent bien. De nombreuses autres entreprises privées algériennes envisagent désormais de lever des fonds à la bourse d'Alger pour financer leur développement. L'incitation fiscale qui exonère d'impôt (LFC 2010) les plus- values sur les opérations boursières durant cinq années a aussi contribué à rendre attractive la piste du financement par l'émission d'actions en Bourse.

Un incompréhensible veto sur les IOB

Le développement de la Bourse d'Alger menace cependant d'être retardé par le nombre peu élevé des IOB, les intermédiaires en opérations de Bourse, acteurs incontournables de l'accompagnement des entreprises dans l'introduction en Bourse. Plusieurs acteurs financiers importants, comme les banques, de la place d'Alger attendent leur agrément d'IOB. BNP Paribas El Djazaïr, filiale 100% BNP Paribas, et Société Générale Algérie, la première banque privée algérienne en termes de portefeuille clients, ont formulé une demande d'agrément d'opération IOB (intermédiaire en opérations de Bourse), mais elles n'ont rien obtenu, pour l'instant. «Il n'y a pas eu de retour d'écoute favorable, parce que l'on ne veut pas, a priori, que les banques étrangères aient accès au marché monétaire, et que l'on ne souhaite pas donner accord à des organismes qui n'interviennent pas assez dans l'investissement», estime-t-il. Une sorte de discrimination dans l'accès au marché ? La démarche des autorités est difficile à cerner. Des acteurs dominés par le capital algérien comme Humilis Corporate Finance Advisory, une agence de conseil financier au capital ouvert aussi à l'international (Maghreb), n'ont pas encore obtenu aussi leur agrément d'IOB. Ce spécialiste, au fait de l'évolution des marchés boursiers et de la manière dont ont été créées certaines Bourses régionales, relève, pour l'exemple, que la Bourse de Casablanca, de même que celle de Tunis ont été mises en place avec des «locaux». C'est une fois que ces Bourses ont été développées que les sociétés marocaines et tunisiennes ont ouvert leurs capitaux aux entreprises étrangères. Est-ce à dire que le Bourse d'Alger s'inscrit dans la même logique, dans la même démarche ? Pour l'instant, la direction actuelle essaye d'intéresser les investisseurs nationaux à ce marché.

NCA Rouiba, «le plus enthousiaste»

C'est dans ce cadre que Mustapha Ferfara, le directeur général de la Bourse d'Alger, est allé récemment à la rencontre de responsables d'un ensemble d'entreprises dont la Nouvelle Conserverie Algérienne (NCA), le groupe Benamor, la Semoulerie industrielle de la Mitidja (Sim), une filiale de Cevital. «Il l'a fait en propre, sans invitation officielle», fait remarquer ce spécialiste. De toutes ces sociétés, NCA se montrerait la plus enthousiaste pour la Bourse d'Alger.

Outre ces entreprises, les secteurs des télécommunications, de l'agroalimentaire, des banques, les concessionnaires automobiles, pourraient «dégager» de bons candidats à la Bourse d'Alger, un marché qui a besoin d'animation et de sociétés performantes. Mettre en Bourse une partie du capital d'une banque publique, ce sera une «excellente chose», estime ce spécialiste. L'idée est de voir se développer une Bourse où seront cotées des entreprises de taille moyenne, mais aussi de «grosses boîtes» ; «il faudrait qu'il y ait équilibre, suivi, dans une Bourse, analyse-t-il. C'est par la Bourse que l'on peut imprimer de la transparence et de la gouvernance aux entreprises. La Bourse reste aussi un des instruments les plus importants pour une analyse profonde d'une entreprise. Cette analyse, l'expertise locale est outillée pour la faire. Il y a une dynamique sur l'obligataire, mais pas assez à la Bourse», juge notre interlocuteur, pour qui, il faut faire en sorte qu'il y ait une analyse des titres, au terme de chaque trimestre, qu'il y ait appréciation des titres, que l'on parle de ces titres introduits en Bourse. C'est essentiel dans une Bourse qui n'en est qu'à ses débuts et qui est appelée à se développer.

rois entreprises privées opérant dans l'agroalimentaire, dans la production pharmaceutique, et dans les services, sont plus avancées que les autres, et se préparent à entrer à la Bouse d'Alger. C'est un analyste financier, tenu par l'obligation de réserve au sujet de ses clients, qui fait, pour maghrebemergent.info, la part de ce qui se dit ces dernières semaines au sujet d'un rush de boîtes privées vers la cotation en Bourse. Il est vrai que l'introduction en bourse, fin 2010, de l'assureur «Alliance Assurance», semble avoir fait ainsi des émules, suscitant une dynamique dans un marché financier amorphe. Les trois entreprises, dont une devrait, en principe, boucler son processus d'entrée en Bourse avant fin 2011, «ne manqueront pas de donner de la consistance à la Bourse d'Alger», la relancer, ainsi que nous l'explique ce spécialiste des opérations boursières. Mais, il n'y a pas que ces trois candidates dont les dossiers avancent bien. De nombreuses autres entreprises privées algériennes envisagent désormais de lever des fonds à la bourse d'Alger pour financer leur développement. L'incitation fiscale qui exonère d'impôt (LFC 2010) les plus- values sur les opérations boursières durant cinq années a aussi contribué à rendre attractive la piste du financement par l'émission d'actions en Bourse.

Un incompréhensible veto sur les IOB

Le développement de la Bourse d'Alger menace cependant d'être retardé par le nombre peu élevé des IOB, les intermédiaires en opérations de Bourse, acteurs incontournables de l'accompagnement des entreprises dans l'introduction en Bourse. Plusieurs acteurs financiers importants, comme les banques, de la place d'Alger attendent leur agrément d'IOB. BNP Paribas El Djazaïr, filiale 100% BNP Paribas, et Société Générale Algérie, la première banque privée algérienne en termes de portefeuille clients, ont formulé une demande d'agrément d'opération IOB (intermédiaire en opérations de Bourse), mais elles n'ont rien obtenu, pour l'instant. «Il n'y a pas eu de retour d'écoute favorable, parce que l'on ne veut pas, a priori, que les banques étrangères aient accès au marché monétaire, et que l'on ne souhaite pas donner accord à des organismes qui n'interviennent pas assez dans l'investissement», estime-t-il. Une sorte de discrimination dans l'accès au marché ? La démarche des autorités est difficile à cerner. Des acteurs dominés par le capital algérien comme Humilis Corporate Finance Advisory, une agence de conseil financier au capital ouvert aussi à l'international (Maghreb), n'ont pas encore obtenu aussi leur agrément d'IOB. Ce spécialiste, au fait de l'évolution des marchés boursiers et de la manière dont ont été créées certaines Bourses régionales, relève, pour l'exemple, que la Bourse de Casablanca, de même que celle de Tunis ont été mises en place avec des «locaux». C'est une fois que ces Bourses ont été développées que les sociétés marocaines et tunisiennes ont ouvert leurs capitaux aux entreprises étrangères. Est-ce à dire que le Bourse d'Alger s'inscrit dans la même logique, dans la même démarche ? Pour l'instant, la direction actuelle essaye d'intéresser les investisseurs nationaux à ce marché.

NCA Rouiba, «le plus enthousiaste»

C'est dans ce cadre que Mustapha Ferfara, le directeur général de la Bourse d'Alger, est allé récemment à la rencontre de responsables d'un ensemble d'entreprises dont la Nouvelle Conserverie Algérienne (NCA), le groupe Benamor, la Semoulerie industrielle de la Mitidja (Sim), une filiale de Cevital. «Il l'a fait en propre, sans invitation officielle», fait remarquer ce spécialiste. De toutes ces sociétés, NCA se montrerait la plus enthousiaste pour la Bourse d'Alger.

Outre ces entreprises, les secteurs des télécommunications, de l'agroalimentaire, des banques, les concessionnaires automobiles, pourraient «dégager» de bons candidats à la Bourse d'Alger, un marché qui a besoin d'animation et de sociétés performantes. Mettre en Bourse une partie du capital d'une banque publique, ce sera une «excellente chose», estime ce spécialiste. L'idée est de voir se développer une Bourse où seront cotées des entreprises de taille moyenne, mais aussi de «grosses boîtes» ; «il faudrait qu'il y ait équilibre, suivi, dans une Bourse, analyse-t-il. C'est par la Bourse que l'on peut imprimer de la transparence et de la gouvernance aux entreprises. La Bourse reste aussi un des instruments les plus importants pour une analyse profonde d'une entreprise. Cette analyse, l'expertise locale est outillée pour la faire. Il y a une dynamique sur l'obligataire, mais pas assez à la Bourse», juge notre interlocuteur, pour qui, il faut faire en sorte qu'il y ait une analyse des titres, au terme de chaque trimestre, qu'il y ait appréciation des titres, que l'on parle de ces titres introduits en Bourse. C'est essentiel dans une Bourse qui n'en est qu'à ses débuts et qui est appelée à se développer.