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Les supporters du RCK empêchent ceux du Nahd d'accéder au stade: Des blessés et de la casse à Alger

par M. Saadoune

Hors du stade, le match derby entre le RC Kouba et le Nasr Hussein-Dey a tourné à la guerre inter-quartiers. Une bataille absurde annoncée depuis plusieurs jours et que les responsables - notamment ceux du RCK - auraient dû éviter.

Le passage pédestre situé devant la maison de la presse Abdelkader Safir, au Panorama, à la «frontière» entre les communes de Kouba et d'Hussein-Dey, a été le théâtre de grandes scènes de violence entre les forces de police et des supporters en furie de l'équipe du Nahd (Nasr Hussein-Dey). Ces supporters, dont beaucoup munis de billets, ont été empêchés par les fans du RCK d'accéder au stade. Devant la montée des tensions et des violences, les forces antiémeutes sont intervenues pour séparer les protagonistes et repousser les supporters du NAHD vers? Hussein-Dey. De quoi susciter la furie de centaines de jeunes qui s'en sont pris aux voitures stationnées dans le quartier «Noble-Terre» qui jouxte le stade de Kouba. Le portail de la nouvelle piscine de Kouba a été détruit par la foule des supporters en colère.

Les forces de l'ordre sont parvenues à repousser les supporters du Nahd jusqu'au niveau du passage (un escalier) menant vers la maison de la presse Abdelkader Safir. Là, on a assisté à des batailles rangées avec des flux et des reflux entre manifestants et policiers. Ces derniers semblaient démunis de gaz lacrymogènes et n'avaient que leurs matraques pour faire face au déluge de pierres qui s'abattaient avec une incroyable violence sur leur bouclier. Certains policiers en étaient réduits à ramasser les pierres pour les jeter sur les émeutiers en colère.

No pasaran

L'espace situé à l'entrée de la maison de la presse a été l'enjeu de la bataille qui a duré plusieurs heures. La position a été «conquise» à plusieurs reprises par les émeutiers avant d'être regagnée par les forces de l'ordre qui ont fini, après plusieurs efforts, par repousser les jeunes vers leur quartier, à Hussein-Dey ou Leveilley. Au passage, un camion Iveco du journal Echourouk, stationné devant la maison de la presse, a été incendié. On déplorerait des dizaines de blessés. On pouvait voir des policiers apporter de l'aide à un collègue qui semblait particulièrement éprouvé et avait des difficultés à marcher. Ce n'est pas la première fois qu'un match derby se déroulant à Kouba se transforme en guet-apens, les supporters de l'équipe locale empêchant ceux de l'équipe adverse d'aller au stade. C'est pratiquement le même scénario de «no pasaran» d'un match entre le RCK et El-Harrach qui a tourné, en 2008, à la bataille rangée. Le match derby était l'objet de toutes les appréhensions. Elles ont été confirmées.

 La rumeur veut que les services de police aient saisi la veille des chiens méchants (pitbull) à des supporters koubéens qui se préparaient à faire un «bon accueil» aux voisins d'Hussein-Dey. On déplorerait des dizaines de blessés dans ces affrontements que la police antiémeute a gérés en évitant constamment d'aller vers l'escalade. Une journée de guerre inter-quartiers de trop. Les dirigeants de Kouba - y a-t-il un comité de supporters ? - devraient sérieusement réfléchir au moyen d'éviter une répétition de ces situations. Un jeune d'Hussein-Dey ou de Maqaria a le droit d'aller voir un match à Kouba qui n'est pas une terre étrangère. La «guerre inter-quartiers» d'hier était d'autant plus scandaleuse que tous ceux qui habitent Kouba et Hussein-Dey la voyaient venir.