Une soixantaine de portefaix employés à
l'Office interprofessionnel des céréales (OAIC) de Tiaret et arrivés en fin de
contrat, menacent d'observer une grève du pain pour protester contre leur «mise
à la porte après quinze années de labeur» écrivent-ils dans une lettre dont
nous détenons une copie. En effet, les portefaix entendent protester contre
leur «licenciement déguisé et le non paiement ni de la dernière augmentation de
salaire, ni de nos indemnités de licenciement ni même de nos heures
supplémentaires travaillées», une situation aggravée par «l'inexistence d'une
section syndicale à même de défendre nos droits légitimes» lit-on dans la même
lettre.
Malgré des démarches auprès de la direction
régionale de l'OAIC et de l'inspection du Travail, «aucune
issue négociée n'a été trouvée à ce jour, avec soixante familles jetées aux
affres du chômage et de la précarité». Les portefaix licenciés comptent ramener
leurs familles jusqu'à devant le siège de l'OAIC à Tiaret
pour observer une grève de la faim. «Nous allons prendre nos femmes et nos
enfants pour ne plus jamais manger un bout de pain et cette situation va durer
jusqu'à ce que quelqu'un veuille bien nous écouter, sinon nous sommes disposés
à mourir de faim que de vivre cette situation humiliante et indigne d'un être
humain», écrivent-ils, noir sur blanc, dans une lettre adressée aux
responsables locaux et centraux.