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Les raisons de la crise de carburant que
connaît la région Ouest du pays seraient dues à un différend entre les
responsables de la raffinerie d'Adrar et une entreprise chinoise à laquelle étaient
confiées des interventions techniques sur le site, ainsi qu'à une défaillance
technique qui aurait eu lieu au niveau d'Arzew.
C'est là un autre son de cloche recueilli auprès d'un responsable au niveau du centre de distribution et de commercialisation de Naftal à Remchi. Celui-ci affirme également qu'en attendant que la situation se redresse, les carburants sont transportés à partir d'Adrar par camions-citernes, alors que le gasoil est ramené à partir de Skikda par bateau. Le quota de la wilaya de Tlemcen et de celles rattachées au centre de Remchi est transporté par pipeline. Si la situation relative à cette perturbation dans l'approvisionnement des stations-service en carburant est préoccupante dans le chef-lieu de wilaya et ailleurs, elle l'est davantage dans les daïras de l'extrême Ouest, à cause du phénomène de trafic de carburant. Devant le mutisme des responsables du secteur et leurs explications très évasives quant aux raisons réelles de cette pénurie, le commerce illicite transfrontalier de carburant était devenu la cible des médias et le phénomène à dénoncer, rempart aux vraies failles, responsables de cette situation. La diatribe acide qui a ciblé les hallabas, présumés seuls responsables à cette parcimonie, est à l'origine d'une réaction tout aussi singulière et est à la mesure du manque d'objectivité de la part de certaines parties. « Les hallabas résidant à Maghnia et ses alentours ne représentent même pas 25% du nombre total qui active dans la région», dira ce hallab, avant d'ajouter: «L'origine géographique de ces nouveaux arrivants qui se sont versés dans le trafic de carburant est éparse. Ils arrivent de toutes les régions de la wilaya et même d'ailleurs, comme ceux de Beni Saf, Aïn Témouchent et ses alentours, voire d'Alger ou encore Sétif». Les temps sont devenus difficiles pour ces 25%, qui se voient actuellement noyés par les nouveaux arrivants et dont la situation se complique davantage par la présente pénurie. « Pour subvenir aux besoins de ma famille composée de 7 membres, la pénurie actuelle me contraint à sillonner toute la wilaya, voire me déplacer pour faire un plein jusqu'à la station Ennakhil située à la limite de la frontière entre les wilaya d'Oran et Aïn Témouchent », dira ce hallab de Maghnia, avant d'ajouter: « Avant-hier, je suis sorti à 7 h du matin, j'ai fait le tour de toutes les stations de la wilaya, en vain. C'est à 16 h que j'ai réussi à trouver de l'essence dans la wilaya de Aïn Témouchent ». Malgré ces « déboires », l'importante marge soutirée de ce trafic est un stimulant de taille pour les hallabas. En effet, le cours du carburant à la frontière lors de pénuries connaît une grimpée significative, ce qui fait augmenter la mobilité des trafiquants à la recherche du précieux liquide. Ceci engendre, par ailleurs, une certaine insécurité routière, tellement le nombre de hallabas qui sillonnent la région extrême Ouest est important (il se chiffre en centaines) et lesquels, en sus, sont loin de respecter les règles de circulation. « Même si le cours du carburant augmente, notre bénéfice est somme toute constant, car si auparavant on faisait quatre pleins par jour, par exemple, maintenant, on ne peut dépasser deux pleins dans les meilleurs des cas », dira ce hallab, lequel soutient son propos par des chiffres. La comparaison a été basée sur les essences: durant les périodes ordinaires, l'essence est déposée par les hallabas à la frontière chez les trafiquants dépositaires entre 900 DA et 950 DA les 30 litres. Ces derniers les revendent aux Marocains entre 1.050 DA et 1.100 DA. A noter qu'au Maroc, le prix du litre d'essence dans la station-service tourne autour de l'équivalent de 110 DA, ce qui est à l'origine du caractère florissant de ce trafic de carburant. Actuellement, durant cette pénurie, le prix auquel sont cédés les 30 litres d'essence aux Marocains a atteint les 1.450 DA, quant aux hallabas, ils les déposent à la frontière au double du prix officiel qui est de 21,20 DA le litre. Par ailleurs, cette pénurie a davantage développé le stockage et la vente du carburant dans les domiciles, lesquels sont situés dans des cités populaires, ce qui n'est pas sans présenter un danger réel pour le voisinage. Ces « stations » illicites semblent être bien adoptées par les automobilistes car ils trouvent en elles le seul salut pour éviter les longues chaînes pour se ravitailler en carburant. Le prix de l'essence qui y était servi à 180 DA les 5 litres a passé durant ces moments de disette à plus de 250 DA. La principale station-service de la région extrême Ouest, en l'occurrence celle de Naftal située à l'entrée de Maghnia, semble bien gérer la crise. En effet, devant les insignifiantes quantités de carburant livrées, les responsables et à leur tête le nouveau chef de station ont su imposer la meilleure règle pour parer au trafic de carburant et servir et avantager par conséquent le maximum d'honnêtes automobilistes, et ce, en veillant à ce que la quantité d'essence servie par véhicule ne dépasse pas l'équivalent de 600 DA. Cette règle, qui a permis d'amortir la tension que la pénurie a créée, a été bien saluée par les automobilistes. Devant le nombre important de hallabas que ceux arrivant des autres wilayas ne cessent de gonfler, et le caractère très rude de ce « métier » illicite, nombreux sont ceux qui veulent en décrocher, mais disent ne pas trouver de substitut. |
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