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Après la France,
la Grande-Bretagne
et les Etats-Unis, l'Italie va également s''impliquer
encore plus dans la crise libyenne en fournissant aux insurgés des armes, donnant
à la crise libyenne une tournure plus franche d'une vaste conspiration
internationale pour faire ''dégager'' le colonel Mouammar Kadhafi du pouvoir. Paris,
Londres et Washington ont déjà ''sur place'' des experts militaires et du
renseignement pour aider la rébellion à faire face aux troupes de Mouammar kadhafi, en plus de l'aviation de l'OTAN qui pilonne sans
relâche les positions militaires des forces pro-Kadhafi.
Abdel Hafiz Ghoga, vice-président du Conseil national
de transition (CNT), a annoncé que l'Italie va fournir "très bientôt"
des armes aux insurgés libyens pour les aider à se défendre face aux forces de
Kadhafi, qui ont infligé samedi de lourdes pertes à la rébellion dans l'Ouest
du pays. Les Italiens "vont nous fournir des armes et nous allons les
recevoir très bientôt", a-t-il déclaré aux journalistes.
A Rome, des sources au ministère des Affaires étrangères italien ont précisé que l'Italie allait fournir "du matériel d'autodéfense" aux rebelles, dans le cadre de la résolution 1973 du Conseil de sécurité de l'ONU. L'Italie ne fournira pas d'armes d'assaut, ont ajouté ces sources, sans plus de précision. Sur le ''front'', les combats entre insurgés et forces loyalistes font rage dans plusieurs parties de la Libye. Samedi, au moins 9 combattants insurgés ont été tués et une cinquantaine d'autres blessés dans de violents combats contre les forces gouvernementales près de Zenten, dans les montagnes berbères au sud-ouest de Tripoli, selon des sources médicales. Plusieurs centaines de combattants rebelles sont partis de Zenten en direction de l'est dans la matinée avec quelques chars, mais principalement à bord de pick-up ou encore à pied. Repoussés par les rebelles, les pro-Kadhafi se sont repliés à Al-Alaouinia, une localité à une trentaine de kilomètres. A Misrata, près de Tripoli, d'intenses combats ont repris hier. Les combats se déroulaient à l'ouest de cette grande ville côtière à 200 km à l'est de Tripoli, dans la localité de Bourgueya. Dans le port, une immense colonne de fumée noire se dégageait toujours des dépôts de carburant en flamme après le bombardement samedi matin. Une roquette Grad s'était abattue sur l'un des réservoirs de gasoil près du port, et l'incendie s'est propagé aux dépôts voisins. Par crainte de pénurie, des queues commençaient à se former devant les stations-service. Les forces loyalistes "ont détruit seulement les réservoirs qui étaient pleins", a déclaré Ahmed Montasser, un combattant rebelle. "Quelqu'un a signalé les coordonnées exactes des réservoirs à détruire", a-t-il ajouté, dénonçant la présence d'une "cinquième colonne" pro-Kadhafi dans la ville. Dans la nuit de jeudi à vendredi, un hélicoptère des forces pro-Kadhafi a lancé au moins 26 mines, pourvues de parachutes, qui ont atterri sur l'entrée et les quais du port. Les insurgés ont fait exploser la plupart d'entre elles. Pour les habitants, il n'était pas encore question de rationnement, mais obtenir du pain nécessite déjà de patienter longuement devant les boulangeries. "On ne peut acheter que 20 pains par personne, donc j'amène trois enfants avec moi pour obtenir suffisamment de pain", a expliqué un habitant, qui a accueilli chez lui plusieurs familles vivant dans la périphérie de Misrata et réfugiées dans le centre en raison des combats. Selon les insurgés, les pro-Kadhafi ont aussi continué leurs attaques-éclairs dans les villes-oasis du désert. Samedi, deux convois ont ainsi attaqué Jalo et Ojla, et vendredi, six insurgés avaient été tués dans des affrontements à un poste de contrôle entre Jalo et Al-Koufra. Calme près de la frontière tunisienne Par ailleurs, un calme précaire régnait hier matin à la frontière sud de la Tunisie avec la Libye, après les combats qui ont opposé, samedi, du côté libyen, à une dizaine de km du poste-frontière de Dehiba (Tunisie), des forces rebelles et loyalistes. Pendant une bonne partie de la journée de samedi, des obus de l'armée de Mouammar Kadhafi ont pilonné les positions rebelles qui tiennent la petite localité de Gzaya et ses environs. Six obus sont tombés en territoire tunisien sans faire ni victimes ni dégâts mais suscitant une vive réaction des autorités tunisiennes. Les forces du colonel Mouammar Kadhafi tentent de s'emparer de Gzaya, dans la zone montagneuse du Djebel Nafoussa, afin de s'assurer le contrôle du secteur et, partant, de reprendre le poste-frontière tenu côté libyen par les insurgés en contrebas de Gzaya. L'armée loyaliste avait mené la semaine dernière un raid sur le poste-frontière qui avait été repris rapidement par les insurgés. Le contrôle de ce poste et de la route qui mène à Nalout (ouest de la Libye), à une cinquantaine de km de la frontière, est un axe stratégique en direction de Zenten (près de 250 km de la frontière) qui permet aux insurgés d'acheminer essence et ravitaillement. Le conflit libyen a déjà fait des milliers de morts, selon le procureur de la Cour pénale internationale, Luis Moreno-Ocampo. Et plus d'un demi-million de personnes, essentiellement des travailleurs étrangers, ont fui le pays depuis la mi-février. Selon le Haut commissariat de l'ONU aux réfugiés, quelque 50.000 réfugiés libyens sont passés dans le sud tunisien depuis un mois. |
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