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Ce qui reste d'une poussette est transformé en étal roulant
que traîne un individu à peine plus propre qu'un microbe. Beaucoup de sni des plateaux de pizza douteuse sont
superposés sur cet étal à roulettes. C'est devant un marché populaire où les
mouches ne dérangent nullement la convivialité des cafards et des blattes, c'est
là qu'il trace son périmètre. Juste à côté, le marchand de karène
le toise. Ce n'est pas un concurrent mais il dérange. Le marchand de cherbète, ce jus de citron d'un jaune douteux, vient en
appoint. Manque donc le dessert. Le marchand de chamia.
Il ne tarde pas à pointer. Voilà donc le menu au complet. Une carte au choix. Koul ya meskine.
Le sbitar est à quelques pas? koul
à pas cher et crève batal. « Faut bien qu'ils gagnent
leur vie ces pauvres bougres », que vous vous dites. « Vous préférez peut-être
qu'ils aillent voler ? » Et? hop le raccourci. C'est donc, soit accepter que
ces pauvres bougres empoisonnent d'autres bougres ou
que ces pauvres bougres agressent d'autres bougres. Bougres que nous sommes, nous
devons nous taire devant ce danger, pendant que les services d'hygiène et de la
qualité se terrent et se cachent derrière des bilans pompeux. Style « saisie de
cent poulets avariés et fermeture de commerces pour défaut de? ». Trois, quatre
opérations coup de poing que les « journaneux » en
mal d'infaux reprennent pour remplir les colonnes de
faits d'hiver et d'été. On traque donc les commerçants qui ont pignon sur rue. Des
magasins recensés, en règle, qui n'ont pas droit à l'erreur. Les autres les
ambulants et leurs foyers de microbes, ça ne dérange personne, sauf les petits
bourgeois aux corps délicats. Quoi, les épidémies ? C'est
pas le problème des autorités locales. Celles-là naviguent plus haut. La santé
publique, c'est juste le ramassage des poubelles?