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Ain-Temouchent: Le statut social des pêcheurs en débat

par Mohamed Bensafi

La protection sociale des gens de mer a fait récemment l'objet d'une série de séances de travail regroupant la DRPH d'Ain-Temouchent avec, tour à tour, la chambre de pêche, DSP, CNAS et avec des associations liées à la profession, a indiqué le directeur de la pêche, Mr Djamel Taberkouket, rencontré dernièrement au niveau du port de Béni-saf. Notre interlocuteur a expliqué, que lors de ces réunions, il était surtout question de débattre des sujets ayant trait avec les aspirations des gens de mer notamment en matière de protection sociale. Les professionnels ont souvent fait le parallèle entre le régime social actuel ou général et le système appliqué aux gens de mer avant 1983, année de l'unification des régimes sociaux ou caisses sociales nationales.

 Il y a lieu de rappeler ici qu'avant 1983, les gens mer étaient régis par une caisse propre à la profession, la caisse de protection des gens mer. Un système géré par l'ENPSGM (établissement national de protection sociale des gens de mer). Les principaux axes, qui ont nourri l'ordre du jour de ces entrevues, ont pris en compte l'aspect social et réglementaire. Les débats ont fait preuve d'idées à déboucher sur une démarche offrant la possibilité de mettre en place une prise en charge sociale plus appropriée des gens de mer. Ces questions ont ciblé notamment les retraites des gens de mer, leurs pensions, les accidents de travail, les maladies professionnelles (notamment leur nomenclature), les cotisations, les couvertures sanitaires et les congés.

 Tous les travaux se sont achevés sur des propositions portant sur la couverture sociale et sanitaire au profit des marins-pêcheurs misant sur l'élaboration d'un modèle préventif et social. Tout un dossier ficelé a été, a indiqué notre source, soumis à la hiérarchie pour étude.

 A titre illustratif, il y a été proposé au profit des gens de mer, une revalorisation des pensions de retraite, une révision de l'âge de départ à la retraite tant réclamée par les concernés en fin de vie professionnelle. Argumentant que ce métier de marins-pêcheurs est un métier pénible et à haut risque, leur revendication se traduit à un départ de la retraite à 50 ans au lieu de 60 et avec un bonus de points quand le nombre d'années cumulées ou de cotisations est dans le minima (20-25). La plate-forme des propositions comporte aussi l'adaptation d'un système ou régime spécifique pour la protection des gens de mer, la révision des textes régissant les cotisations (préférence à un alignement aux textes de 1983), une protection sanitaire ou médicale appropriée avec à la clé l'affectation d'un médecin spécialiste des maladies professionnelles de la mer au niveau du centre de santé du port et un élargissement de la nomenclature des maladies professionnelles des gens de mer. Il a été aussi convenu de proposer un guichet unique, au niveau de chaque port, qui sera chargé des affaires sociales courantes des gens de mer et une prise en charge sociale lors des arrêts liés aux repos biologiques ou circonstances naturelles. Par exemple la création d'une caisse mutuelle à l'image des mutualités d'autres secteurs, telle COCABATRO. Le dessein de tels objectifs et les enjeux d'une telle démarche dans ce secteur d'activité très important devront néanmoins déterminer le rôle des différents acteurs et les étapes à réaliser avec les moyens nécessaires. Depuis des commissions mixtes ont été chargées pour trouver pied à toutes ces propositions.