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La Grande-Bretagne organisera en juin prochain une grande réception à la Chambre des lords en
l'honneur d'un certain nombre de chefs d'entreprises algériens.
C'est la présidente du Conseil d'affaires algéro-britannique qui en a fait l'annonce hier lors d'un point de presse qu'elle a animé conjointement à Alger avec l'ambassadeur britannique. Olga Maitland fait savoir en effet, sur un ton très joyeux, que le 21 juin prochain, « une grande conférence-réception sera organisée à la Chambre des lords (chambre haute du Parlement) en l'honneur des entreprises algériennes. «Réception où seront présents des ministres britanniques, des politiques, des hommes d'affaires et tous ceux qui ont un intérêt avec l'Algérie », explique-t-elle. «C'est pour introduire les entreprises algériennes auprès des sociétés britanniques de renom, membres de la City», précise-t-elle encore en ajoutant aussi « j'ai une grande liste d'invités, j'ai confiance en l'Algérie ». Pour rappel, les deux pays ont deux conseils d'affaires qui œuvrent chacun de son côté. Ce qui prouve aux yeux de l'ambassadeur que « les entreprises britanniques expriment davantage d'intérêt à l'égard de l'Algérie ». Maitland exprimera moins de joie lorsqu'elle avouera que les entreprises britanniques éprouvent des difficultés à cibler avec précision les opportunités d'affaires et d'investissement qui existent en Algérie. C'est en tout cas l'aveu qu'elle a tenu à faire hier. « C'est pour moi une difficulté de connaître exactement les opportunités qui existent en Algérie, je cherche l'information et le détail sur cet aspect pour les remettre aux entreprises britanniques pour qu'elles sachent exactement où peuvent-elles investir », a en effet affirmé Lady Olga Maitland. Elle pense qu'il faut absolument développer les PME mais il faut pour cela « des informations précises sur les opportunités d'affaires. C'est difficile à identifier exactement.» Elle a fait de cette recherche du « détail » un problème qu'elle a exposé au ministre de l'Industrie et de la Promotion de l'investissement. « J'ai expliqué mon problème à M. Benmeradi qui m'a promis de le régler, j'ai une grande confiance en l'aide qu'il nous donne pour exprimer nos opportunités», dit-elle. Elle en a fait de même auprès de l'Agence nationale de développement de l'investissement (ANDI). « Mais je n'ai pas eu de réponse », ajoute-t-elle. « Je voudrais un système (un site) plus clair, plus simple et avec plus de qualité, je sais que ce n'est pas impossible », a-t-elle précisé. Elle ne perd pas espoir. « Je suis patiente et persévérante, je sais que j'obtiendrai ce que je veux en Algérie », assure-t-elle. L'ambassadeur qualifie cette recherche de l'information sur les opportunités d'affaires en Algérie de «grand défi parce que nous exprimons un vrai besoin d'être là pour aider». Ceci, même si les diplomates britanniques reconnaissent que les entreprises de leur pays sont timides « parce qu'elles ont des difficultés à communiquer en français ». Une entreprise britannique pour protéger les TIC en Algérie L'ambassadeur estime quand même que pour les encourager « il faut entretenir le dialogue entre les deux pays». La présidente du Conseil d'affaires est convaincue que «c'est un grand moment en Algérie puisqu'il va y avoir des changements». Présidente du Conseil d'affaires depuis sa création en 2005, Olga Maitland se considère comme «amie de l'Algérie parce que je fais beaucoup de va-et-vient, j'adore ce pays, ses coutumes et son histoire. Je suis engagée avec votre pays.» Elle estime que « l'Algérie est ouverte, elle ne l'est pas seulement avec la France mais avec bien d'autres pays, aussi la Grande-Bretagne, elle a beaucoup d'opportunités d'affaires, de grandes richesses ». Pour cette fois, elle dit avoir accompagné une entreprise britannique spécialisée dans les technologies de l'information et de la communication (TIC). Elle a rencontré le ministre du secteur avec lequel elle a eu des discussions plutôt « secrètes » puisqu'elle s'abstiendra d'en dévoiler le contenu. Il semble que l'entreprise britannique a fait une offre de service au ministère pour la protection des TIC. Le sujet est qualifié de « sensible » par les deux responsables britanniques. Sa prochaine visite aura lieu le 15 mai prochain. « Je reviendrai avec une entreprise spécialisée dans la finance », dit-elle. Elle prévoit, entre autres, une réunion avec les responsables de la Banque d'Algérie. Elle reviendra encore la première semaine de juillet avec un grand nombre d'entreprises britanniques « notamment des PME pour une visite d'exploration ». Elle est convaincue qu' « il y a beaucoup d'espace ici pour toutes les visites, c'est une histoire d'amitié et de continuité ». Elle a d'ailleurs exprimé sa joie à propos de ce qu'elle appelle « la bonne nouvelle » en matière d'octroi du visa algérien aux Britanniques. « Avant, on me donnait un visa de trois mois, mais cette fois-ci, je l'ai pour deux ans, il y a aussi des facilités pour les entreprises britanniques », affirme-t-elle. L'ambassadeur notera au passage que le système britannique d'octroi de visa en Algérie est très efficace et très rapide (3 à 4 jours) même si la date échéance est de 15 jours. Il faut juste s'y prendre tôt parce que, dit-il, « la grande difficulté, c'est quand la demande est introduite à la dernière minute ». «Le commerce va rester un élément clé» Avant de se prêter au jeu des questions réponses, l'ambassadeur britannique a affirmé que « les relations commerciales entre le Royaume-Uni et l'Algérie sont très fortes et en constante croissance ». Elles sont soutenues, selon lui, par « une forte coopération dans la lutte contre le terrorisme, l'émigration clandestine, la défense, le commerce ». A propos de ce dernier domaine, le diplomate indique que « j'ai reçu un message clair du gouvernement algérien dès mon arrivée (l'année dernière) pour que l'Algérie devienne un partenaire plus grand avec le Royaume-Uni. Nous voulons répondre à ce message, la présence aujourd'hui de lady Maitland est le commencement de notre réponse. » Il estime que les échanges entre les deux pays ont doublé sur les 5 dernières années. L'on saura alors que le commerce des biens entre eux a atteint un milliard de livres en 2010. Et les exportations algériennes vers le Royaume-Uni se sont élevées à 710,3 millions de livres la même année, soit une augmentation de près d'un tiers par rapport à 2009. Pour chaque livre sterling de marchandises exportées par la Grande-Bretagne vers l'Algérie, l'Algérie exporte une valeur de 2 livres au Royaume-Uni. « Il s'agit d'une relation mutuellement bénéfique », pensent les diplomates. Les investissements britanniques en Algérie ont atteint 115 millions de dollars en 2008. Les Britanniques sont présents dans le secteur pétrolier, l'éducation, l'infrastructure, les produits pharmaceutiques, la vente au détail, le secteur bancaire et le transport. Il est rappelé que la Middle East Association (MEA) a conduit la plus importante mission économique en Algérie au début de l'année à raison de 34 hommes d'affaires. La MEA envisage d'en conduire une autre avant la fin 2011. L'ambassadeur affirme qu'il y aura 4 ou 5 autres missions économiques d'ici à la fin de l'année en cours. D'autres organisations comptent ainsi envoyer des délégations commerciales (construction, industrie pétrolière et gazière, éducation?) pendant les mois à venir. « Dans les années qui viennent, le commerce va rester un élément clé entre les deux pays », dit-il. « Je suis sûre qu'en 2012, les deux pays connaîtront ensemble une belle histoire d'échanges », renchérit Olga Maitland. |
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