
Si la contrebande n'a pas de conscience et
ne mesure pas l'importance de l'impact négatif engendré et ses retombées
néfastes sur l'économie nationale, la santé publique n'est également pas
épargnée par ce commerce illicite transfrontalier où les enjeux du profit y
sont les principales causes à cela. En effet, en plus des classiques produits
nuisibles à la santé publique importés du Maroc tels que les alcools de dernier
choix et le kif sous toutes ses formes, un nouveau produit a envahi les étals
de la ville dont la qualité est franchement douteuse mais qui séduit par son
prix. Il s'agit de l'orange importée frauduleusement de la Région Est du Maroc. Ce
sont des quantités énormes d'orange, ces rebuts des usines de transformation ou
de sélection, qui se déversent quotidiennement sur la ville de Maghnia. La mauvaise qualité de cette orange laisse
supposer que ces usines ont trouvé en la contrebande un moyen de faire écouler
un produit qui initialement était destiné à la décharge publique. Le
contrebandier pour sa part trouve là un produit qui lui permet de soutirer le
maximum sans se soucier des conséquences que cela peut avoir sur la santé
publique. Au prix de 50 DA/kg où cette orange est cédée au consommateur ce qui
représente moins de 5 Dirhams, l'on devine bien le prix symbolique d'achat. En
effet, lorsqu'on considère tous les efforts consentis, le transport, les
dépenses pour charger et décharger la marchandise, les risques de la traversée
de la frontière, les frais pour le guet sans compter les «impondérables» et les
éventuels «bakshish», que les usines marocaines ont
trouvé là un moyen rentable de se débarrasser de ces centaines de quintaux
classés probablement impropres à la consommation. Devant les prix inaccessibles
de l'orange locale (120 DA le kg) le consommateur s'est rabattu sur cette
orange qui d'apparence est saine mais qui est d'une qualité médiocre et
présente des signes de pourrissement une fois ouverte. C'est là une arnaque qui
est en plus un danger réel pour la santé publique lorsqu'on sait que malgré
cela elle est consommée par une bonne partie de la population locale. Dans la
lutte contre ce genre de produit, les éléments de la gendarmerie nationale ont
réussi dimanche, à mettre en échec l'introduction de 50 quintaux de ce type
d'orange. C'est un contrebandier qui transportait cette quantité à bord d'une
camionnette et qui a été surpris par un barrage dressé par les gendarmes à la
sortie sud de la ville. Avant d'atteindre le barrage, le trafiquant a abandonné
son véhicule et a pris la fuite. L'orange est déposée au niveau de la douane et
une enquête est ouverte par la gendarmerie pour identifier le propriétaire de cette sinistre marchandise.