|
Envoyer à un ami |
Version à imprimer |
Version en PDF
La semaine du Web d'Alger s'est déroulée
du 18 au 23 avril dans le bâtiment baptisé «l'incubateur» du cyberparc de Sidi
Abdellah. Pour rejoindre cet «échantillon» de la future Algérie, situé dans la
commune de Mehelma à une vingtaine
de kilomètres à l'ouest d'Alger, point de train électrique, de bus à propulsion d'hydrogène ou de jet pack. Il faut se munir de bonnes chaussures de trappeur, avoir un bon sens de l'orientation en guise de GPS et une capacité d'étonnement au-dessus de la normale. A chercher le lieu sur Google Earth, on risque de se perdre. On finit par les découvrir, en marchant, nichés au milieu de vastes champs verdoyants - boueux et impraticables quand on s'y aventure - que se partagent les communes de Mehelma et Rahmania. Les blocs d'immeubles cubiques, gris béton ou bleu vitrail, du cyberparc cassent le paysage à la façon du monolithe de l'odyssée de l'espace 2001. Un habitant du coin à la langue de scie affirme que se connecter à internet reste encore une histoire de science-fiction malgré la proximité du «célèbre» cyberparc. 2001 n'est pas que la référence d'un film culte. C'est aussi en cette année qu'avait été lancée l'étude de faisabilité de la «technopole» Sidi Abdellah. Et de son cyberparc qui devait regrouper une série de dix bâtiments «intelligents». Dix ans plus tard, seuls trois blocs sont achevés avec l'inévitable revêtement aluminium et verre pour suggérer la modernité de l'ouvrage. Les autres bâtiments, nul besoin de vos dix doigts et encore moins d'une calculette pour les compter, sont encore à l'état de grandes carcasses en béton entourées de charpentes métalliques dénudées inesthétiques. Moussa Benhamadi, le ministre de la Poste et des TIC, himself, se disait «sceptique» lors de la réception de la demande de parrainage de l'évènement, est bien venu pour inaugurer la semaine du Web. Un jeune participant ? décidemment, ils respectent rien ces jeunots ! ? a trouvé le visiteur «un peu encombrant» puisqu'il a «retardé le déroulement du programme» et focalisé l'attention des médias avec des déclarations sans grande nouveauté. Pourquoi la connexion ADSL reste chère et plafonnée à 1 méga ? Comment expliquer le retard, difficilement justifiable, de la 3G et du paiement électronique ? Réponses à noyer un poisson électronique et rendez-vous fixé à? juin. Mais le ministre s'informe et demande ce que coûte le prix de l'abonnement ADSL? 2000 dinars ? Etonnement. Ce n'est pas si cher que cela ! Mais avec un public «averti», le ministre a eu les bonnes comparaisons : c'est le prix que paye un Européen avec un salaire minimum dix fois supérieur à celui de l'Algérien pour avoir une connexion d'un débit 20 fois plus rapide et bien plus riche en valeurs ajoutées. Pour la 3G, le ministre évoque le caractère «colossal» de l'investissement. Des «avertis» refont la comparaison et rappellent ce temps, pas si lointain, où personne ne misait sur la rentabilité de la téléphonie mobile avant l'arrivée de l'opérateur privé. Remarque balayée et non avenue ! Pour le payement en ligne, rien de neuf. Une affaire de mentalité des Algériens qui continuent à préférer du palpable. Les centaines d'étudiants et visiteurs de la semaine du Web auraient eu des avis fort différents mais ils étaient déjà occupés ailleurs. De cent fournisseurs à? aucun Ailleurs. C'est un programme qui s'est étalé sur six jours. Plusieurs conférences, dont une, très remarquée, en présence du ministre des TIC, animée par Mebarek Boukaba directeur général de Vorax Technologies et vice-président de l'association algérienne des fournisseurs de services internet. Des chiffres sont lancés sur les régressions enregistrées notamment pour les fournisseurs de services internet passés d'une «centaine en 2000» à «aucun» aujourd'hui pour cause d'agréments retirés. La régression se décline même sur un mode poétique (poé-TIC ?) : «l'entreprise des TIC en Algérie ressemble à ce beau cyber parc... entouré de zones hostiles». A ces embuches administratives ! Et cet environnement pas préparé. Le programme de la semaine du web, initié principalement par deux jeunes entrepreneurs, Omarouayache Ahmed Mehdi fondateur de CONNEXT, une web agence installée au parc technologique de Sidi Abdellah, et Arab Farid, fondateur de Pureplayer (agence publicitaire) et acteur du web parisien, était riche. Le meilleur, c'était la «startup week-end Alger». Un concours qui consiste à créer une start-up (entreprise naissante) en moins de 52 heures. On commence par présenter une idée en une minute ! Il faut faire fastoche au pays du dougua dougua (doucement- doucement). De sélection en sélection, sur les 36 équipes participantes, dix sont choisies. Elles passeront deux nuits autour d'une table pour travailler et affiner leurs idées. Au final, quatre équipes décrochent le gros lot, celui d'être suivie professionnellement au sein de l'incubateur du cyberparc et une possibilité de louer un local dans l'aile des start-up (5000 DA par mois) pour créer une entreprise. Un pauvre petit méga Durant cette semaine, on a beaucoup parlé de Joomla, système de gestion de contenu Web, avec lancement officiel et interventions d'experts venus de l'étranger. Le seul bémol de cette semaine du web est dans? son site web, semaineduweb.com? Un site finalement pas très dynamique, pourtant certifié Joomla, qui manquait de mise à jour, et ne permettait même pas de suivre le déroulement de la semaine du web? sur le web. Les organisateurs ne sont pas les seuls fautifs. Dans ce haut lieu des TIC qui est censé préfigurer l'E-Algérie de demain, on ne dispose que d'une connexion d'un méga. Vincent, entrepreneur et développeur Web français, invité de la semaine du Web d'Alger résume un peu la situation sur son blog (blognode.fr) «Pour les Français qui me suivent et qui ont l'habitude d'avoir au minimum 8 mégas de débit avec de l'ADSL ou même du 100 mégas avec de la fibre optique, il faut imaginer qu'en Algérie une connexion de 1 méga est sans doute un des meilleurs débits que vous pourrez trouver à prix abordable. Du coup, la plupart des sites web algériens proposent peu de contenu, pour l'instant?» |
|