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Aboudjerra Soltani, le président du Mouvement pour la société et la paix
(MSP), ne déroge pas à la règle qu'il s'est fixée depuis des années, à savoir
dire oui et non en même temps, soutenir et s'opposer au même moment. Alors
qu'il soutenait que le bilan du président est positif, Aboudjerra Soltani n'a
pas hésité hier à critiquer les meures décidées pour apaiser le front social.
«Le traitement réservé pour satisfaire les revendications des contestataires afin de ramener la paix et la sécurité a donné des résultats inverses», a déclaré Soltani hier à l'occasion d'une conférence de presse organisée au siège de son parti à Alger, en soulignant notamment que la contestation s'est élargie et les revendications sociales ont pris une plus grande ampleur. Le président du MSP a critiqué sans ambages «certains gestionnaires de l'appareil exécutif» allant même à parler d'échec. La poursuite des manifestations de rue et l'absence de réformes profondes, soutient encore Soltani, vont provoquer de graves descensions au sein de la société. Le discours du chef de l'Etat à la nation est qualifié de «courageux» pour le principe mais aussi de «discours brut» par le chef de file du MSP qui soulève à son tour l'absence de calendrier pour les réformes annoncées. Aboudjerra Soltani a appelé à «définir les priorités» dans les réformes annoncées par le président, pour éviter toute complication de la situation. Le président du MSP refuse par ailleurs catégoriquement de confier l'application des réformes à l'exécutif en exhortant le chef de l'Etat à demeurer le garant et le seul arbitre dans tout ce qui sera entamé dans le cadre de ces réformes. Le conférencier propose de concrétiser les réformes au plus tard le 31 décembre 2011 en soulignant que «le discours du président de la République n'a pas été compris et n'a pas arrêté la contestation». «Nous sommes pour des réformes globales et en profondeur», ajoute Soltani qui soutient que son parti milite pour «donner de l'espoir aux jeunes». Enfin, le président du MSP a précisé que «nous ne voulons pas des expériences tunisienne ou égyptienne» tout en écartant l'idée de s'allier avec d'autres partis politiques pour faire un nouveau «front politique». |
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