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Les travailleurs de Sonelgaz persistent et signent

par Houari Barti & A.Mallem

Plusieurs structures relevant du groupe Sonelgaz à Oran ont suivi hier le mot d'ordre de la grève de trois jours lancé sur Facebook.

Un débrayage de 2 heures (de 8h à 10h) a été ainsi observé par les travailleurs du groupe, qui ont tenu toutefois à assurer le service minimum. Les travailleurs ont prévu pour leur troisième journée de grève, demain, d'observer un sit-in devant le siège de Sonelgaz Distribution Ouest (SDO). Le groupe Sonelgaz avait annoncé dans un communiqué diffusé mercredi dernier l'ouverture « imminente » de négociations collectives au sein de ses filiales. Une décision qui n'a pas eu l'effet escompté d'atténuer la tension au sein du front social. Dans ce même communiqué, le groupe Sonelgaz avait expliqué que cette décision a pour objet de prendre en charge les revendications « légitimes » formulées en mars dernier dans une plate-forme présentée par la Fédération nationale des travailleurs des industries électriques et gazières (FNTIEG).

Seulement, cette plate-forme de revendications des droits des retraitables se trouve dépassée par les plates-formes adoptées par les travailleurs de la base, estiment les représentants des travailleurs. D'autant plus que la « représentativité de la Fédération est ébranlée... », affirment-ils. Aussi, « tous les travailleurs de la base contestent Telli Achour et ses acolytes, le mandat du Bureau de la Fédération a expiré en juillet 2009 et il n'a pas été renouvelé, des membres du Bureau sont en retraite et ils continuent à faire partie des CPN, le secrétaire général est condamné à une peine d'une année de prison avec sursis assortie d'une amende de 200.000 DA et, de ce fait, il n'a plus le droit d'exercer les fonctions électives ou représentatives (...) », ont-ils encore estimé.

L'annonce a été faite à l'issue d'une réunion des principaux dirigeants et PDG des sociétés du groupe Sonelgaz, ainsi que des représentants de la FNTIEG pour évaluer l'état du climat social au sein de ces sociétés, marqué lundi dernier par un arrêt de travail de deux heures dans un grand nombre d'unités pour exiger notamment des augmentations salariales sur la base de la révision du régime indemnitaire. Selon les termes du communiqué, les dirigeants du groupe public « ont manifesté leur volonté de répondre aux revendications légitimes des travailleurs en prenant en considération les contributions de l'ensemble des parties prenantes afin d'établir un constat commun et engager ainsi le processus de négociation ».

Oscillant entre deux heures et une journée entière, selon les cas, les arrêts de travail observés lundi sont cependant considérés comme « illégaux » et « seront traités en tant que tels », avertissent des responsables de l'entreprise cités par l'APS, qui s'appuient en cela sur la loi et sur les conventions collectives des sociétés du groupe. Une information annoncée mercredi dernier par des cadres du groupe ayant pris part à la contestation, qui ont affirmé au Quotidien d'Oran qu'en effet, «les PDG des filiales ont demandé à leurs services l'établissement de listes de l'ensemble des travailleurs ayant participé à l'arrêt de travail », en vue, ont-ils précisé, « d'opérer des ponctions sur salaires, mais aussi et surtout des sanctions administratives à leur encontre ». Une démarche qui, selon les contestataires, n'a d'autre objectif que de « tenter d'intimider les travailleurs ».

D'autre part, répondant au mot d'ordre lancé au niveau national, les travailleurs de la Direction de distribution de l'Est (DDE), entreprise issue de la restructuration de la Sonelgaz et dont le siège est situé au quartier du Coudiat dans le centre-ville de Constantine, ont organisé hier matin un arrêt de travail qui a duré deux heures (de 8h à 10h), et ce afin de faire aboutir des revendications strictement salariales. Toutefois, il faut signaler que des dissensions sont apparues au sein des protestataires parce qu'un groupe de ces derniers a ajouté d'autres revendications demandant le départ du syndicat d'entreprise, ainsi que celui du directeur général. Ceci a soulevé des protestations chez la majorité des travailleurs qui ont observé cet arrêt de travail en précisant qu'ils se bornent à s'en tenir strictement aux revendications salariales et en reprenant normalement leurs activités à partir de 10h.