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Aïn Témouchent: Des zones céréalières sinistrées évaluées

par Belhadri Boualem

De bouche à oreille, le message a fait le tour des cités comme une traînée de poudre.

Des fellahs de la zone de M'leta crient haut et fort et invitent les responsables de la wilaya d'Aïn Témouchent à se rendre dans la région pour constater les effets catastrophiques de la sécheresse qui s'est abattue sur les champs de céréales. Selon les moyens qu'ils ont usités depuis la première semaine du mois d'avril, les agriculteurs situent le sinistre à plus de 90% dans la zone tampon avec la Sebkha et à pas moins de 70% dans la plaine de M'leta et les terres de Hammam Bou Hadjar et du grand Berkèche. Pour inviter les autorités à bouger et dépêcher des commissions sur le terrain, des fellahs n'ont pas tardé à trouver écho à leurs plaintes et doléances auprès de la radio locale. Dans des situations de calamité quasi totale, le sinistre nécessite la présence d'experts des instituts et autres organismes habilités. L'on apprend par ailleurs qu'une promotion d'ingénieurs de l'INPV de Misserghine est sortie ce lundi 11 avril pour prendre contact avec les agriculteurs connaissant des sinistres avérés importants. L'évaluation des dégâts s'intéressera-t-elle à toute la région ou bien prendra-t-elle en compte uniquement les fellahs qui ont assuré leur récolte ? A priori, pensent les observateurs, il y a lieu de diviser les choses en deux, mais après avoir évalué le sinistre dans sa totalité.

Ces statistiques intéressent ceux habilités à faire des lectures d'analyse car la zone, si elle s'avère touchée, pourrait faire l'objet de décret portant la M'leta zone sinistrée. Pour l'heure, évaluer les dégâts et connaître l'impact du sinistre est le travail qui doit se faire en premier. Les assurances ont un droit de regard et les estimations contradictoires sont nécessaires. Par ailleurs, des fellahs ont commencé à faucher l'orge, non pas parce que les rendements sont faibles comme le prétendent beaucoup de fellahs, mais parce que la première campagne est fixée à plus de 250 DA la botte, une pratique qui rapporte assez bien quand les rendements sont inférieurs à 10 q/ha, d'après des spéculateurs. Certains, disposant de facilitations et de connaissances, sont habitués à faucher puis à déclarer le sinistre à cause de la sécheresse. C'est ce que veulent faire croire des agriculteurs aux enquêteurs. Cependant, le fonds des calamités naturelles est-il opérationnel après tant d'années de cessation ?