A l'instar de la semoule et du lait, l'Etat supportera à long terme la
subvention du sucre et de l'huile pour permettre au consommateur de les acheter
à des prix accessibles, a assuré Mustapha Benbada, ministre du Commerce, qui
s'exprimait, hier, à la radio chaîne3. «Nous n'allons pas attendre le 31 août
2011 pour revoir les mesures déjà prises. La décision est définitive», s'est
engagé le ministre qui a indiqué que les décisions prises, en Conseil des
ministres, par le président de la République, en janvier 2011, au lendemain des
émeutes qui ont secoué le pays, vont être transcrites dans la loi de finances
complémentaire de 2011 qui sera signée dans les semaines à venir. «Il y a un
budget qui a été induit par ces mesures et sera pris en charge par cette loi.
Cela concerne les subventions des produits alimentaires mais aussi les mesures
prises en faveur de l'emploi ou d'accès au logement», a-t-il expliqué.
L'avant-projet de loi de finances complémentaire 2011 devait être adopté,
aujourd'hui (hier NDLR), par le Conseil interministériel présidé par le Premier
ministre. Un décret qui a été promulgué, par le Premier ministre, le 6 mars
dernier, fixe le prix plafond que payera le consommateur et les marges plafonds
à la production, à l'importation et à la distribution, aux stades de gros et de
détail, de l'huile et du sucre. Le prix du bidon de 5 litres de l'huile
alimentaire raffinée ordinaire est fixé à 600 dinars, la bouteille 2 litres est
fixée à 250 dinars et la bouteille d'un litre à 125 dinars. Le kilo de sucre
blanc en vrac est fixé à 90 dinars tandis que le kilogramme de sucre préemballé
est fixé à 95 dinars. Sur les marchés internationaux, le sucre a enregistré une
augmentation de 60 % durant ce premier trimestre de 2011, par rapport à la même
période de 2010. Le prix d'huile végétale enregistre une hausse de 52 % en
comparaison avec le premier trimestre de 2010. M.Benbada a, en outre, fait
savoir que le chef de l'Etat veut élargir la liste des produits alimentaires
subventionnés aux légumes secs. «J'ai programmé une réunion avec les
importateurs de ces produits. Nous leur avons demandé de maintenir les prix
fixes. Nous avons aussi exhorté l'Office algérien interprofessionnel des
céréales (OAIC) de se positionner comme acteur principal sur le marché national
et assurer au nom de l'Etat la mission de régulation pour que les prix soient
accessibles aux ménages à revenus modestes», a-t-il affirmé. Le ministre du
Commerce dit avoir demandé aux producteurs de pâtes alimentaires de ne pas
augmenter les prix sans l'aval du ministère du Commerce. «Nous allons intégrer cette
décision dans le cahier des charges qui lie ces producteurs à l'OAIC », a-t-il
expliqué. M. Benbada a souhaité le lancement d'un débat sur la politique de
subvention des prix des produits alimentaires. «Notre système de subvention est
trop généreux. Il profite à tout le monde pour acheter par exemple un sachet de
lait à 25 dinars. Il ne profite pas qu'aux nécessiteux. L'aide de l'Etat doit
profiter à ceux qui la méritent», a-t-il affirmé. «Nous devons réfléchir à
cette question car l'Etat peut, un jour, ne plus disposer de moyens pour
soutenir les produits de première nécessité», a-t-il prôné, expliquant que la
responsabilité incombe tant à l'Etat qu'aux associations de consommateurs et
aux syndicats, citant l'exemple de la défiscalisation de l'importation des
matières premières pour les huiles végétales qui va coûter à l'Etat 27
milliards de dinars. «Depuis janvier, nous avons consacré 3 milliards de dinars
pour subventionner le sucre et l'huile. Cela coûte cher», a-t-il insisté. Pour
Benbada, le soutien des produits de première nécessité coûte à l'Etat 300
milliards de dinars chaque année. «Il faut préparer les solutions pour réduire
cette lourde facture», a-t-il prôné.