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Otan-Libye : La guerre jusqu'au bout ?

par Notre Bureau De Bruxelles : M'hammedi Bouzina Med

Tout en encourageant à une solution politique en Libye, l'Otan réaffirme, au cours d'une conférence de presse tenue hier en son siège à Bruxelles, sa volonté de continuer ses frappes aériennes contre les forces de Kadhafi, jusqu'à leur reddition.

En prévision de la réunion des ministres des Affaires étrangères des pays de l'Otan qui se tiendra à Berlin, jeudi et vendredi prochains, le Secrétaire général de l'Organisation, M. Anders Rasmussen, a tenu hier en début d'après midi une conférence de presse au siège de l'Otan, au cours de laquelle il a réaffirmé la volonté de l'Alliance de continuer sa campagne de bombardement, jusqu'à ce qu'il n'y ait plus aucune menace sur les populations civiles en Libye. Cette précision du Secrétaire général répondait à l'interrogation de certains journalistes sur la diminution des frappes de l'Otan et la reprise des attaques à l'arme lourde des fidèles de Kadhafi contre les insurgés.

«Nous effectuons, actuellement, une moyenne de 150 sorties aériennes dans le ciel libyen», a déclaré M. Rasmussen, avant de rappeler que plus de 1.500 sorties suivies de bombardements ont été effectuées dans les 10 premiers jours de l'opération «Aube de l'Odyssée». Il dira que rien que pour le samedi dernier, pas mois de 25 chars de combat libyens ont été détruits, ainsi que 3 canons de longue portée et 4 butins d'armes (arsenaux) au cours de 300 sorties aériennes. Cependant, le SG de l'Otan a répété que « la solution en Libye ne peut pas être que militaire, mais d'abord politique». C'est dans ce sens qu'il dira que l'initiative de l'Union africaine est la bienvenue et qu'il est souhaitable qu'elle aboutisse à convaincre les parties libyennes à un vrai cessez-le-feu. «L'Otan est en contact permanent avec l'Union africaine, l'Onu, la Ligue arabe, l'Union européenne et bien d'autres structures et instituions internationales pour arriver, vite, à une solution politique en Libye», a-t-il expliqué en substance. Quant aux pays arabes, ils sont associés et consultés directement. Par exemple, le Qatar, les Emirats arabes unis, la Jordanie et le Maroc seront présents à la réunion de Berlin de jeudi prochain.

Aux questions portant sur le risque de voir l'organisation terroriste Al-Qaïda profiter de la guerre en Libye pour s'armer et occuper le terrain, le Secrétaire général a répondu «qu'il n'y a pas d'informations indiquant qu'Al-Qaïda joue un rôle majeur dans la région.» En revanche, M. Rasmussen n'a pas nié le risque de voir sur le long terme des groupes terroristes s'installer dans la région. Pour l'heure, ce n'est pas le cas et c'est l'une des raisons qui poussent la communauté internationale à déployer tous les moyens pour un cessez-le-feu et un retour aux négociations politiques. M. Rasmussen a insisté sur le fait que la solution politique devra être du seul choix et du ressort des Libyens eux-mêmes.

Par ailleurs, et face à la distinction entre l'Est libyen insurgé et l'Ouest sous contrôle des troupes de Kadhafi, le risque de partition du pays a été évoqué par les journalistes. «Il n'est pas question d'en accepter le principe et la communauté internationale veillera à l'intégrité territoriale de la Libye», a rappelé le SG de l'Otan.

Sur un autre point, M. Rasmussen a affirmé que les USA sont impliqués et participent avec leurs armes et techniques d'appui à l'opération militaire en Libye. Il répondait ainsi à des journalistes qui s'interrogeaient sur la présence discrète des Américains dans les raids aériens contre les forces de Kadhafi.

Au final, le SG de l'Otan a insisté sur la prolongation des bombardements contre les objectifs militaires de Kadhafi, tant que celui-ci n'arrêtera pas de tirer sur son peuple. Le patron de l'Otan a reconnu que les opérations militaires contre les objectifs militaires ne sont pas aisées, parce que le colonel Kadhafi place des chars de combat et des canons dans des quartiers d'habitation civils, des hôpitaux et des écoles. Enfin, M. Rasmussen a déclaré que jusqu'à aujourd'hui (hier), l'Otan n'a reçu aucun message de quelque partie que ce soit annonçant un cessez-le-feu. Et lorsque celui-ci sera annoncé, il faudra voir si, sur le terrain, il est effectivement respecté. «Car Kadhafi nous a habitués à ne pas respecter ses engagements», a conclu le Secrétaire général de l'Alliance.