Envoyer à un ami | Version à imprimer | Version en PDF

Santé publique: Les résidents observeront un autre sit-in devant la Présidence

par Amine L.

«La grève est maintenue jusqu'à l'aboutissement de toutes les revendications. Un sit-in est programmé devant le siège

de la Présidence de la République dans le quartier d'El-Mouradia à Alger».

C'est ce qu'ont décidé les délégués nationaux des médecins résidents qui se sont réunis hier à Alger, afin de mettre en branle un dispositif d'organisation et de coordination visant à assurer la poursuite de la grève illimitée entamée le 28 mars dernier. «Les modalités d'organisation de ce sit-in seront arrêtées par un vote qui aura lieu demain ou après-demain (aujourd'hui ou demain, NDLR)», explique le Dr Sid Ali Merouane, membre du collectif autonome des médecins résidents algériens. «L'éventualité d'une démission collective sera aussi soumise à une large consultation de la base», explique encore le Dr Merouane.

Au moment où nous mettons sous presse, la soixantaine de délégués nationaux du collectif des médecins résidents continuaient de débattre , notamment de la date du sit-in devant la présidence de la république. Près de 5 000 médecins résidents, selon leur collectif autonome, avaient déjà tenté d'observer mercredi dernier un rassemblement près du siège de la Présidence. Mais la police les a empêchés d'atteindre la Présidence. Les délégués des médecins résidents avaient, ce jour-là, annoncé la reconduite de leur grève. Leurs délégués s'étaient retirés, la veille, des trois commissions mixtes mises en place pour proposer des solutions à leurs revendications. «Ces commissions n'étaient pas capables de prendre en charge nos revendications», explique le Dr Benhabib. Ces commissions avaient été constituées à l'issue d'une réunion ayant regroupé des délégués des médecins résidents qui avaient été reçus, au lendemain du déclenchement de la grève, par le ministre de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière, Djamel Ould Abbès. Ce dernier avait brandi, jeudi dernier, l'ordonnance en référé prononcée par la justice déclarant «illégale, mercredi 6 avril, la grève de la coordination des médecins résidents». Mais le Dr Benhabib dit «relever beaucoup d'anomalies dans cette ordonnance». «Seules 12 personnes ont été assignées par cette ordonnance judiciaire. Cette décision a aussi un vice de forme puisqu'elle est entachée de beaucoup d'erreurs dans les noms des médecins cités. Pour décréter la grève illégale, il faut assigner tous les résidents et pas seulement 12 d'entre eux», a expliqué le Dr Benhabib. Le ministre a appelé les médecins résidents à regagner leurs postes de travail et à poursuivre le dialogue avec le ministère. «Les commissions sont désavouées par le ministre lui-même, lui qui ne cesse de dire que le règlement de beaucoup de points relève d'autres institutions, dont la direction de la fonction publique et le ministère de l'Enseignement supérieur», répond le collectif. Les médecins résidents exigent la révision de l'actuel statut qui devrait consacrer le plein exercice du droit syndical, la mise en place d'un plan de carrière et l'ouverture de postes budgétaires. Les médecins résidents demandent aussi l'abrogation des lois et décrets relatifs au service civil obligatoire. Les médecins résidents perçoivent 8 000 de salaire mensuel qui, avec toutes primes confondues, est plafonné à 32 000 dinars. Les revendications sont aussi liées à l'augmentation des salaires et l'instauration des primes de contagion et de risque et la révision de la prime de garde.