Certains cadres et militants ont tendance à
croire que sans eux aux commandes du parti, tout tombe comme un château de
paille au moindre souffle de vent. Et cette croyance est tellement ancrée en
eux qu'ils n'acceptent pas les avis contradictoires et ce qui vient de l'autre
qui ne partage pas forcément les mêmes points de vue qu'ils recèlent. Ce qui
s'est passé à la Mouhafadha du FLN à Aïn-Témouchent jeudi dernier ne s'est pas
déroulé même durant les années précédant l'ère du multipartisme. La rencontre
de jeudi était présidée par Monsieur Daâdouâ, membre du bureau politique venu
assister à l'installation du bureau de la mouhafadha FLN de la wilaya
d'Aïn-Témouchent. Ce qui intéressait un parterre varié, de représentants du
parti au sein des collectivités locales, de l'APW et de l'APN ainsi que des
membres du conseil de wilaya, ce n'était pas la composante de l'instance
exécutive mais le nom du mouhafadh. Tout le long du registre qu'a prononcé
monsieur Daadouâ, des personnes paraissaient quelque peu excitées et de temps à
autre élevaient leur voix pour signifier à l'orateur que c'est trop et qu'il
fallait clore son discours qui s'est étalé sur plusieurs volets d'ordre
organisationnel, structurel, politique et international en rapport avec tout ce
qui se trame aux limites de nos frontières avec nos voisins maghrébins dont
principalement la Lybie. Comme l'information avait circulé bien avant ceux qui
sont venus assister à l'installation du Docteur Khenafou en sa qualité de
nouveau mouhafadh, un poste politique qui était détenu par l'élu APN, en
l'occurrence Abdelmalek Mokrane, certains étaient désunis sur la nomination du
Docteur Khenafou, un ex-membre de l'APN. Ce qui a expliqué quelque part la
querelle qui s'est enclenchée aussitôt terminée la présentation faite par
Monsieur Daadouâ. Des invectives fusaient de partout et la place fut donnée à
ceux qui usaient leur voix et leurs bras. Ils étaient une minorité mais la
majorité a blêmi de honte et de timidité. Le nouveau mouhafadh va mal commencer
et au lieu qu'il soit accueilli en chef sur lequel la direction du parti FLN
noue sur lui de grands espoirs, il a été autrement. Il sera marqué à vie. Et
celui qui aime monter à cheval, il doit supporter les chutes.