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![]() ![]() ![]() Marche, sit-in et perturbation de la circulation : Les étudiants d'architecture d'Oran investissent la rue
par Ziad Salah ![]() Ils étaient une centaine ou un peu moins. A les voir tenir leur sit-in au
rond-point de la clinique Nekkache, on ne peut pas s'empêcher d'avoir de la
sympathie pour eux. Leurs têtes inspirent confiance et ne peuvent en aucun cas
être assimilés à des casseurs. Des jeunes filles et garçons, tous étudiants en
architecture à l'Université de Mohamed Boudiaf (ex-USTO), qui scandent des
slogans exprimant leur désarroi. « Architectes pacifistes », « Non à la honte,
non à la honte, Ministère sans décision », voilà quelques-uns des slogans
qu'ils ont répétés devant l'œil éberlué des automobilistes. Cette marche
improvisée, puisque ces étudiants n'appartiennent à aucune organisation
estudiantine, a démarré vers 9h 30 mn du campus. Elle a surpris tout le monde y
compris les forces de l'ordre qui se sont livrés à l'intimidation des étudiants
dès qu'ils ont entamé les premiers pas dans la rue. Arrivés au niveau du
rond-point Nekkache, les étudiants ont décidé de couper la circulation. Ce qui
n'a pas manqué de provoquer un bouchon de plusieurs kilomètres au niveau de la
pénétrante et de l'axe reliant Cité Djamel à la partie Est de la ville. Sous un
soleil tapant, ce sit-in a tenu une petite heure. Ce qui a été largement
suffisant pour attirer l'attention sur la situation des architectes en grève un
mois avant les vacances scolaires du printemps, mouvement se poursuivant
jusqu'ici. Une étudiante rencontrée sur les lieux nous expliquera rapidement
que les architectes issus du master seront mieux considérés qu'eux. Or, celles
et ceux qui ont opté pour l'ancien système doivent suivre un cursus de cinq ans
avec plus d'ateliers et plus de charges pédagogiques. Mais ce que reprochent
les étudiants à leur tutelle, c'est le fait de s'emmurer dans le silence, ce
qui est assimilé à du mépris caractérisé.
Au moment où les grévistes de la direction de l'urbanisme ont commencé à se masser et surtout à manifester leur sympathie à ces étudiants qui ont bravé le mur de la peur, le cordon des forces de l'ordre décident de passer à l'action. Des éléments des forces anti-émeutes, venus en renfort, ne se sont pas gênés d'employer les méthodes musclées pour libérer la chaussée. On relèvera au moins cinq ou six interpellations. Certains étudiants ont été traînés sur des dizaines de mètres sur la chaussée avant d'être embarqués dans un fourgon. Dispersés, les étudiants se sont vite regroupés et ont décidé de marcher sur le lieu où leurs camarades ont été emmenés. Encadrés par des éléments anti-émeutes, ils se sont regroupés au niveau du jardin des HLM. Quand ils ont appris que leurs camarades ont été élargis, ils ont décidé de rejoindre leur campus pour décider des suites à donner à leur mouvement. Vers midi, la situation de la circulation s'est normalisée. Mais cet investissement de la rue augure d'autres actions. C'est ce que répètent des étudiants d'autres filières confrontés eux aussi à des problèmes du même genre. |
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