Ils seraient près de 400 stomisés (malades souffrant de stomie) rien qu'à
Oran.«Notre handicap n'est pas dû au fait qu'on soit obligés de vivre
continuellement avec une poche en plastique, mais d'en être privé», affirme
avec ironie et amertume un des malades qu'on a retrouvé hier au siège de
l'antenne d'Oran de l'Office national d'appareillages et d'accessoires pour
personnes handicapées (ONAAPH). Près d'une vingtaine de malades, dont le plus
jeune est sexagénaire, ont sollicité hier une réunion au niveau de cette
antenne avec le directeur régional de l'ONAAPH pour lui demander des explications
sur la rupture de ces poches en plastique qu'ils doivent recevoir
régulièrement. Une rupture qui dure depuis 7 mois et concerne particulièrement
les urostomisés. Finalement, le directeur régional ne viendra pas mais
déléguera deux de ses cadres pour parler aux malades. A la fin de la réunion,
aucune solution n'est proposée. Le problème reste intact. Ce qui ressort
toutefois du débat, c'est que «cette rupture de stock serait due à un problème
d'approvisionnement auprès du fournisseur, les laboratoires ACTIS. En
attendant, les malades continuent de souffrir en silence avec toutefois un fort
sentiment de colère qui se dégage. Il y a trois types de stomies: la colostomie
(lorsque c'est le colon (gros intestin) qui est abouché sur l'abdomen), l'iléostomie
(lorsqu'on a abouché l'iléon (petit intestin) sur l'abdomen) et l'urostomie
(lorsqu'on doit détourner le trajet normal de l'urine). Il y a plusieurs causes
qui peuvent forcer un chirurgien à pratiquer une stomie, telles que les
maladies (cancer, colite ulcéreuse?), les traumatismes (plaies par balles,
coûteux, accidents?) ou les malformations congénitales.