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Les menaces d'exclusion du ministre de l'Intérieur et des Collectivités
locales ont eu l'effet inverse sur le mouvement des gardes communaux. Les
protestataires étaient bien plus nombreux, hier à leur rassemblement de la
Place des Martyrs, probablement le double de la journée de dimanche dernier. En
parallèle, le nombre de policiers anti-émeutes était aussi plus important.
Outre les camions de police, il y avait aussi des camions citernes et des
«chasse-neige» pas très loin du rassemblement. Les gardes communaux rejettent
en bloc les propos de Daho Ould Kablia, et ont même le sentiment d'avoir été
trahis. «Nous avons de forts doutes que nos revendications n'ont pas été
transmises au président de la République, comme on nous l'a promis dimanche»,
affirme un de leurs délégués. «Le président a levé l'état d'urgence et le
ministre de l'Intérieur veut l'appliquer contre les gardes communaux», ajoute
un autre des représentants de ce corps de sécurité, qui fait état de «menaces»
et de saisies des tenues «au niveau des barrages routiers des services de
sécurité qui tentent d'empêcher le ralliement d'autres de nos collègues»,
dit-il. Ils démentent formellement les propos de Ould Kablia minimisant le
nombre de gardes communaux favorables au mouvement de protestation. Selon un
des délégués, il y a eu hier des sit-in de gardes communaux dans une trentaine
de wilayas du pays, dont Blida, Béjaïa, Tizi-Ouzou, Bordj Bou Arreridj, Bouira
et Médéa.
« Je peux même dire que nous représentons 99%, et non pas 1% comme l'a dit le ministre de l'Intérieur», affirme l'un d'eux qui invite Daho Ould Kablia à venir constater de lui-même, à la Place des Martyrs et dans les sit-in des autres wilayas que les protestataires ne sont pas minoritaires. On nous montre une dizaine de fax reçus des campements de gardes communaux de Bouira, Sétif, M'Sila, Annaba, Tiaret et d'autres, qui expriment leur soutien au mouvement. «A Blida, 5 gardes communaux ont été menacés de licenciement s'ils ne déclaraient pas devant les médias publics qu'ils étaient d'accord avec les propositions de Ould Kablia», nous dit-on encore. Devant l'éventualité d'une opération coup-de-poing pour les déloger du lieu de leur rassemblement, compte tenu du très important renfort constaté hier, les délégués des gardes communaux restent de marbre. «Nous ne bougerons pas d'ici. Nous n'irons chez nous qu'après avoir obtenu gain de cause. Nous sollicitions le président de la République pour qu'il nous protège. 17 ans de sacrifices ne peuvent pas être effacés en 24 heures », affirme un des protestataires. |
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