![]() ![]() ![]() ![]() Des milliers d'étudiants de l'université Abderrahmane Mira de Béjaïa ont
vivement protesté, hier, contre «l'agression d'un étudiant par le recteur et
par un agent de sécurité», selon leurs propos. Les manifestants ont ob-servé une
longue marche du centre universitaire Aboudaou situé à l'est de la ville vers
le rectorat de Targa Ouzemour. Sur les lieux, les protestataires ont tenu un
sit-in pour dénoncer cette « agression ». Ils ont saccagé le portail d'entrée
avant de détruire le matériel bureautique et informatique qu'ils ont incendié
près de l'enceinte administrative. O.Y. Mohamed Lamine, étudiant de première
année de droit qui avait pris la parole durant ce rassemblement, a donné sa
version des faits. «A l'appel du comité des étudiants de notre département de
droit, nous avons tenu notre assemblée générale pour arrêter la démarche à
entreprendre vis-à-vis du mouvement de protestation déjà enclenché par les
étudiants. Avant l'entame des discussions, les étudiants ont fermé les portes
des salles où se déroulait ce conclave. Les agents de sécurité sont violemment
intervenus pour ouvrir les accès. En tentant de les dissuader, nous avons été
pris à partie par ces derniers», raconte cet étudiant. «Nous leur avons rappelé
que nous sommes dans notre droit le plus légitime d'observer des grèves»,
poursuit-il. «Le recteur, ajoute-t-il encore, m'a pris à partie et m'a tenu mes
bras. Un agent de sécurité m'a donné un coup de son coude au visage». Cet
étudiant relate avoir porté plainte contre ses présumés agresseurs et dit avoir
un certificat médical après avoir subi une consultation à l'hôpital. De son
côté, le recteur de l'université Abderrahmane Mira réfute complètement avoir
agressé l'étudiant plaignant. A Boumerdès, et face à un dispositif sécuritaire
très impressionnant, quelques centaines d'étudiants de l'université M'hamed
Zougara de Boumerdès ont tenté de sortir dans la rue, hier matin. Vers 10h, des
centaines d'étudiants se sont rassemblés devant le siège de la faculté des
sciences de l'ingénieur, sise à la cité des 800 logements, alors que d'autres
ont été bloqués dans l'enceinte même de la faculté. Toutefois, après quelques
heurts sans gravité, ces étudiants ont réussi à sortir par une autre porte et
rejoindre leurs camarades dans la rue. Quelques instants après, les
protestataires ont été cernés par des policiers non loin de la cité Baya Hocine
des filles. A cet endroit précis, ils se sont regroupés avant de se mettre à
terre pour éviter le contact avec les agents de l'ordre qui semblaient ne pas
céder à la pression des manifestants. Les étudiants n'ont pas cessé de scander
des slogans hostiles aux responsables du ministère, allant jusqu'à exiger le
départ du ministre de l'Enseignement supérieur. En début d'après-midi, les
étudiants ont forcé le barrage des forces anti-émeutes pour organiser une
marche qui les a conduits jusqu'au siège du rectorat de l'université de
Boumerdès. Là, un sit-in a été improvisé. «Les Conférences sur les problèmes
pédagogiques de l'université algérienne n'ont pas été suivies d'effet sur le
terrain, c'est pour cette raison que nous demandons des garanties pour
l'application des recommandations de la conférence du 27 mars dernier».
D'autre part, selon nos échos, l'option de la marche et du boycott des cours n'est pas partagée, dira un étudiant, par l'ensemble des étudiants car beaucoup d'entre eux, «les silencieux» comme certains se plaisent à les appeler, sont restés à l'écart de ce mouvement de protestation. Cependant, un délégué des étudiants nous a confirmé la poursuite du mouvement de grève au sein de l'université de Boumerdès à l'instar d'autres universités du pays. |
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