Malgré l'arrêté d'interdiction de la wilaya et les nombreuses saisies et
mises en fourrière, depuis plus d'un mois, les citoyens ont remarqué un retour
progressif et en masse des véhicules hippomobiles à travers les artères de la
ville. Bloquant la circulation au niveau de plusieurs axes de la ville, provoquant
d'interminables bouchons, les ambulants qui ont recours à ce genre de
locomotion ne semblent pas être inquiétés outre mesure. Les automobilistes,
tout comme les citoyens, qui avaient cru à la disparition totale de ces
charrettes de nos artères, suite aux nombreuses opérations de police, ont dû
faire face à l'amère réalité. Si, au départ, ils se faisaient discrets, en se
concentrant surtout à l'intérieur des localités et de quelques communes, à
l'image de Aïn El Beida, Chteibo, Es-Senia, entre autres, aujourd'hui, ils
n'hésitent plus à investir les grandes artères de la ville. Dans certains
quartiers à grande concentration de population, à l'image d'El Hamri, Maraval,
Eckmühl, Sananès, Dar El Beida M'dina Jdida, les véhicules hippomobiles, qui
avaient disparu un moment de la circulation, ont repris leurs activités et leur
nombre ne cesse de croître au fil des semaines, occupant de plus en plus
l'espace public. Pleines à craquer de fruits et légumes, les charrettes
sillonnent les artères de ces quartiers à longueur de journée. Bon nombre de
ces hippomobiles ont été aussi remarqués au niveau des nombreux marchés des
quartiers, surtout à l'intérieur de M'dina Jdida, bloquant complètement l'accès
aux élèves des écoles mitoyennes. Après avoir été chassés de la ville, les
hippomobiles se sont installés en nombre dans les communes rurales, avant de
revenir à la charge et d'investir les ruelles de la ville d'Oran. Selon des
sources de la division de l'hygiène et de l'assainissement de la commune
d'Oran, plus de 200 charrettes et véhicules hippomobiles avaient été mis en
fourrière, suite à l'opération déclenchée il y a plus d'une année, conformément
aux instructions de la wilaya et qui portent sur l'interdiction à la
circulation des véhicules hippomobiles à l'intérieur du tissu urbain. Les
services de la police ont pu également transmettre dans ce cadre 120 dossiers
de commerçants ambulants au parquet. Cette action, qui s'inscrit dans le cadre
de la réorganisation du transport urbain, vise à mettre un terme à cette anarchie
et aux dépassements causés en matière de pollution et d'entraves à la
circulation automobile. Pour rappel, l'arrêté de la wilaya mis en vigueur en
2007 s'est traduit par le renforcement des dispositions pour mener à terme
cette action. En plus des moyens humains, d'importants moyens matériels,
notamment des camions, ont été mobilisés par l'APC et la daïra. Des entrepôts
ont été aussi aménagés pour parquer les hippomobiles saisis.