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La récente
victoire des Verts face aux Lions de l'Atlas, arrachée dans le cadre de la
compétition qualificative pour la CAN 2012, et en dépit des 3 points glanés au
forceps, a laissé un fort goût d'inachevé.
Ce qui a suscité les critiques aussi bien des puristes que des observateurs sportifs se voulant neutres. Certains avis étant perçus par les zélés attitrés du club Algérie comme dénigrements improductifs, et autres comme ne tenant pas compte de la somme de facteurs contraignants qui ont conditionné le rendement et le résultat mitigés du onze national. Comme quoi, ce qui importait le plus pour l'équipe algérienne de football, diminuée par l'absence de nombre de ses atouts titulaires, c'était de se replacer coûte que coûte en course, avant tout ! Ce qui a été accompli, malgré les impondérables, le gros enjeu ayant été pour beaucoup par ailleurs dans l'évacuation du jeu au profit exclusif du résultat final du tableau d'affichage. Mais pareilles considérations, même si elles se justifient largement, devraient-elles pour autant annuler toutes les remarques, critiques et observations qui relèvent, comme on le sait, du droit d'expression et d'évaluation de quiconque désire émettre librement ses opinions ? En assumant, bien sûr, la responsabilité de ses propos. Ce qui n'est pas ainsi sans être aux antipodes de l'esprit d'imposition classique causant les dommages trop connus résultant de l'unilatéralisme du raisonnement uniforme s'apparentant au système périmé de la pensée unique : ce monolithisme discoureur écartant tout son de cloche dissonant ou sens univoque de la réflexion exclusive, faisant fi de toutes les autres divergences, et qui est de loin beaucoup plus improductif et nocif que la pluralité des points de vue diversifiés d'observateurs à l'affût. Ces derniers, en dépit des multiples divergences et aléas contradictoires de leurs remarques critiques, celles empreints d'objectivité surtout pourraient très bien être d'une certaine utilité, notamment par leurs éventuels apports suggestifs d'un plus profitable au team national. Histoire de contribuer, si modestement soit-il, à la relance et à l'affirmation davantage plus grande et plus efficiente du onze national, ni plus ni moins. Et à propos du score étriqué ayant sanctionné les débats de cette rencontre Algérie-Maroc d'Annaba, commenté de long en large, cela était appréhendé bien avant l'entame du match qui s'annonçait des plus serrés. Et à juste titre, les observateurs aguerris à ce genre de confrontations s'étaient attendus le plus logiquement du monde à un résultat de fin de match qui se jouerait sur des détails : un coup franc ou un penalty. Concernant ce dernier, qui dès la 8e minute a déterminé tout le cours du jeu qui a suivi (sa validité injustement contestée a été clairement mise en évidence par les images au ralenti de l'ENTV), il ne saurait servir de prétexte, ni pour les pros algériens, ni pour les pros marocains, pour justifier leur décevante prestation footballistique, en dessous de leurs performances habituelles. On pourrait rétorquer, en ce qui concerne l'équipe algérienne, que le team connaissait de nombreuses défections, et non des moindres. Ajoutez à cela les nombreux impondérables qui ont influé négativement sur le rendement d'El-Khadra : pas de matches de préparation, non-disponibilité de stade convenable pour les regroupements, stage de préparation écourté, blessures inopportunes de joueurs, manque de cohésion entre les joueurs-remplaçants, problèmes de susceptibilités à ménager entre joueurs (mécontentements signalés avant le match de Belhadj et Abdoun, rapportés par El-Haddaf du 29 mars), l'énorme pression psychologique sur les joueurs, l'obligation de victoire et rien d'autre, etc, etc. Une somme d'impondérables qui ont assurément pesé lourd sur l'esprit perplexe des coéquipiers de M'bolhi. Au finish, la victoire a été au rendez-vous, mais cela ne doit nullement laisser passer sous silence les inquiétantes insuffisances décelées dans le team national. Avec ce but obtenu sur balle arrêtée et cette façon défensive d'opérer de l'équipe algérienne, d'aucuns - comme cet auditeur téléphonant à l'émission Foot-Magazine de la chaîne III - ont parlé d'une «équipe Saâdane bis»! Et cela se comprend parfaitement. Car il semble bien que le club Algérie tarde à se défaire de l'empreinte Saâdane, le nouvel entraîneur - disons-le franchement - paraissant hésiter à apporter sa touche personnelle au onze type . C'est à croire qu'il redoute d'entreprendre des risques à enrichir l'effectif par d'autres apports qui pourraient être salutaires pour le compartiment offensif, qui souffre continuellement de stérilité. C'est à se demander pourquoi il hésite tant à lancer dans le bain, dès l'entame du match, ces véritables atouts de recours que sont Djabou, Metref, Hadj Aïssa ! Et de grâce, que l'on ne se méprenne pas : il ne s'agit nullement ici de faire l'apologie de tel ou tel joueur parmi les locaux, en déplorant leur non-titularisation après leur retenue officielle ! Comme on pourrait déplorer la non-convocation en équipe nationale d'un Soudani, le meilleur buteur actuel du championnat national qui a subjugué les Soudanais lors de la phase finale de la CHAN 2011, pour rappel, et qui lui valu également l'intérêt d'un club français. Ces éléments, qui ont prouvé leurs capacités contre des équipes africaines aguerries, ne méritent-ils pas plus de confiance, et ce d'autant qu'ils sont, de l'avis des spécialistes de la balle ronde, bien meilleurs que certains éléments au rendement limité en attaque ? Des éléments qui, à vrai dire, non seulement ne donnent plus rien sur le terrain, mais constituent un surplus négatif gênant considérablement leurs coéquipiers. Embarras qui se devrait logiquement d'être rectifié pour davantage de rendement constructif et productif du onze algérien. Mais à coup sûr, la raison principale qui justifierait l'incorporation de ces talentueux joueurs locaux convoqués, c'est précisément ce que semble chercher justement l'entraîneur national lui-même dans sa tentative d'apporter des solutions au compartiment offensif de son team. Avec ce souci d'y apporter sa touche spécifique personnelle, naturellement. Tâche devant laquelle semble néanmoins beaucoup hésiter le coach national, après avoir pourtant commencé à y oeuvrer au début. Comme s'il n'y avait pas cette nécessité déterminante de ré-impulser ce jeu efficient fait de passes courtes et autres, si profitable et si caractéristique du fond de jeu spécifique à l'algérienne qui fait souvent le bonheur du club Algérie ! Bref, à quelque deux mois du match retour au Maroc, c'est peut-être l'option de cette carte offensive qui pourrait s'avérer payante, et ce d'autant plus que seront récupérés Ziani, Bougherra et autres, renforçant une défense et un milieu qui ont fait leurs preuves jusqu'ici, mais pas le compartiment offensif. Autrement dit, c'est le souci de cette préoccupation majeure et décisive qui devrait mobiliser l'attention particulière du coach Benchikha pour pouvoir envisager sereinement la suite des compétitions. Et il serait peut-être sage de ne pas songer dans l'immédiat au renforcement éventuel du staff technique dans les circonstances pressantes actuelles, comme en ont fait part certains échos de presse (page sport d'El Watan du 29 mars). Car il conviendrait plutôt, à l'heure présente, de se concentrer d'ores et déjà sur la rencontre du 3 juin prochain à Casablanca. En veillant à mettre les meilleurs atouts du côté de l'équipe nationale. Et en osant surtout prendre les risques qu'il faut, bien entendu. Car sans risques, nos potentialités créatrices ne pourraient jamais s'affirmer. Ailleurs, on lance dans le bain, à 16 et 18 ans, des joueurs prometteurs en compétitions officielles mondiales même, alors que chez nous la hantise de mal faire fait s'agripper constamment nos responsables aux habitudes sécurisantes... Même quand ces derniers, dépassés, orientent eux-mêmes directement vers l'échec redouté. C'est qu'encore une fois, chez nous, on n'ose pas prendre le risque d'initiatives hardies pour le renouvellement progressif, indispensable, de la continuité compétitive et un avenir prometteur dans toute entreprise ou projet entrepris. Espérons qu'en ce qui concerne l'équipe nationale de football, qui nécessiterait l'apport aussi bien des joueurs pros que locaux - à vrai dire des plus performants indépendamment de leur statut -, le bon sens logique finira par l'emporter au plus grand bénéfice des Verts. C'est-à-dire que l'équipe nationale de football, qui n'appartient ni au chef de l'Etat, ni à un ministre de la Défense nationale, ni à des chefs d'opposition, ni à une caste particulière de privilégiés, ni à une quelconque couche populaire ou catégorie sociale, mais appartient à l'ensemble des composantes de la nation algérienne, indépendamment des diversités et divergences de qui ou quoi que ce soit, le club Algérie, comme le pays, est naturellement au-dessus de toutes les considérations étroites. Ce que beaucoup de nations hyperdéveloppées ne manquent jamais de témoigner à l'égard de leur onze national représentatif dans les compétitions internationales. Ceci étant dit pour que l'éthique sportive soit partout sauvegardée et à l'abri des supputations déplacées qui n'ont rien à voir avec le domaine sportif et sa pratique généralisée et médiatisée. Bonne chance donc à notre équipe nationale ! |
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