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La 19ème Conférence africaine des ministres de l'Industrie (CAMI) s'est
ouverte hier, à la résidence «Club des Pins» à Alger. Qualifiée d'étape
importante dans la concrétisation du développement économique du continent
africain, la conférence devait répondre à de nombreuses interrogations,
notamment la question des ressources financières pour mettre en place le «plan
d'industrialisation de l'Afrique».
Même si une ferme volonté est affichée par tous les intervenants à l'ouverture de la conférence, il n'en demeure pas moins que certains n'ont pas hésité à relever «l'absence d'agenda» pour atteindre des objectifs fixés pourtant depuis des années. Dans un message lu par Mohamed Benghazi, conseiller à la présidence de la République, le chef de l'Etat Abdelaziz Bouteflika, a rappelé que l'Afrique a réalisé, au cours des dernières années, ses meilleures performances de croissance depuis des décennies. «Des taux de croissance en moyenne de 6% ont été enregistrés durant plusieurs années avant l'apparition de la crise économique et financière internationale», fait savoir le président qui souligne dans son message qu'il s'agit là de résultats qui témoignent des efforts soutenus, déployés par l'Afrique pour relever les multiples défis de développement auxquels elle fait face. «L'industrie constitue, et il faut le souligner, une source stable de création d'emplois. Son développement contribue ainsi à concrétiser notre priorité en répondant aux aspirations légitimes de notre jeunesse à l'emploi», a ajouté Bouteflika qui soutient que le développement industriel en Afrique passe notamment par la promotion de l'investissement et la mobilisation de l'épargne nationale et internationale pour le renforcement des capacités industrielles nationales, notamment dans l'exploitation et la transformation des ressources locales. Le ministre du Commerce et de l'Industrie d'Afrique du Sud et président sortant du bureau de la CAMI a, de son côté, déclaré, hier lors de son intervention, que de nombreux défis se dressent encore devant les pays africains. «Le défi réside dans la mise en place d'un agenda ciblé», a-t-il déclaré devant un panel de responsables d'institutions financières, de diplomates et de ministres dont les pays sont membres de l'Union Africaine (UA). La problématique paraît simple mais elle est pourtant très compliquée, au vu du retard immense qu'a accusé le continent africain, en matière de développement. Malgré des richesses incommensurables, l'Afrique qui a connu un cycle de colonisations, ne s'est jamais remise et n'a jamais pu accéder à un développement durable, des décennies après le départ du colon. Le vice-président de la Commission européenne, Antonio Tajani n'a pas hésité hier, à demander pardon à tous les Africains pour «toutes les horreurs commises par l'Europe au 19ème siècle». Mis à part les Italiens, c'est la première fois qu'un responsable européen demande pardon à l'Afrique, d'une manière aussi franche, pour toutes les atrocités commises à l'encontre des populations africaines. Antonio Tajani, en réconciliateur, appellera même les pays européens à demander pardon, à leur tour, pour tout le mal causé par la colonisation. «Je suis en Algérie pour participer à la conférence mais aussi pour transmettre un message d'amitié à l'Afrique», a déclaré le vice-président de la Commission européenne, à l'occasion d'une conférence de presse, organisée juste après l'ouverture solennelle de la 19ème CAMI. «Si nous voulons travailler ensemble pour le développement de l'Afrique, il faut soutenir l'économie réelle, notamment l'industrie et la PME», a-t-il suggéré hier, en soulignant que le but est de donner un avenir à la jeunesse africaine. Antonio Tajani a affirmé par ailleurs, que l'Europe s'engageait à aider l'Afrique pour le développement de son économie. Les problèmes de l'Afrique sont aussi les problèmes de l'Europe en donnant l'exemple de l'immigration illégale ou encore le terrorisme dont l'origine, estime-t-il, est le mal-vivre au sein des pays africains. En fait, selon ses explications, l'Europe a tout à gagner en s'engageant sérieusement et durablement en Afrique. Le responsable de la Commission européenne plaide même pour l'installation d'un ambassadeur africain de la PME au sein de l'Union européenne (UE). «Ce n'est pas de la propagande» a-t-il ajouté, en appelant au développement de la PME dans tous les pays du continent noir avec le financement d'une banque africaine. Antonio Tajani a annoncé en outre, qu'une rencontre de tous les ministres de l'Industrie du pourtour méditerranéen sera organisée à Malte, le 11 mai prochain et ce, pour «améliorer la situation des deux côtés de la rive». Enfin le vice-président de la Commission européenne qui est également commissaire chargé de l'Industrie et de l'Entreprenariat, a affirmé que l'Europe s'est engagée à donner entre 7 et 10 milliards d'euros, aux pays qui ont connu des révoltes pour les aider à surmonter leur crise. |
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