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Déclenchée le 20
mars en commençant par le secteur urbain du 5-Juillet, plus précisément au
niveau des quartiers de Naadja S'ghira, terrain Boumegoura, cité Zaouche,
Silini et le terrain Benslama, l'opération de démolition des constructions
illicites vient de s'achever dans ce secteur en enregistrant des résultats
médiocres : seules 6 habitations ont subi les coups destructeurs des engins
déplacés par les services de l'APC qui ont, par ailleurs, saisi sur les lieux
un important lot de matériaux de construction représentés par de fortes
quantités de sable et de parpaing. Quoique l'opération n'ait pas suscité de
protestation ou de réclamations des personnes dont les constructions ont été
démolies, elle a soulevé des commentaires sarcastiques de la part des
riverains.
Ainsi, selon des témoins qui ont assisté aux actions déclenchées, les agents de l'APC ne possédaient pas de listes préétablies ou de recensement des constructions illicites érigées dans ces quartiers depuis la dernière opération du genre effectuée l'été passé. «Six constructions démolies, c'est un chiffre ridicule qui suscite beaucoup d'interrogations», a commenté un groupe de citoyens habitant la cité Boussouf. «Et nous parlons en connaissance de cause car c'est nous qui habitons dans ce secteur », nous ont-ils lancé. Ils expliquent ensuite qu'après la décision non officielle prise par les pouvoirs publics de stopper l'opération de démolition des constructions illicites, beaucoup de gens ont été encouragés à construire des bâtisses avec parpaing, et ces constructions ont surgi un peu partout. Un vieux citoyen de la cité ajoute : «Du jour au lendemain, ces constructions ont poussé comme des champignons après le passage de la pluie !». Et il se demande si les habitations qui n'ont pas été touchées par cette opération de démolition vont bénéficier des dispositions de la loi 08 15 de juillet 2008 concernant la régularisation des constructions inachevées. Questionné à ce sujet, le président de l'APC de Constantine, M. Abdelhamid Chibane, a estimé qu'il faut éviter de juger hâtivement les résultats d'une telle opération qui, d'après lui, n'est pas tellement facile. Ensuite, le maire s'est montré plus explicite en disant catégoriquement que seuls les dossiers des gens touchés par le recensement effectué en 2007 seront pris en compte. «C'est ce recensement qui sert de base aux autorités de wilaya, et uniquement lui», a affirmé M. Chibane. « Maintenant, a-t-il poursuivi, si un membre d'une famille entrant dans cette catégorie se serait marié entre-temps et aurait créé un nouveau foyer, son cas sera examiné avec attention parce qu'il fait partie du recensement effectué». Commentant l'état actuel des choses dans ce domaine, le maire n'a pas caché lui aussi que les gens, profitant de la situation actuelle de tolérance observée par les pouvoirs publics, ont érigé des constructions illicites. Le chiffre et la cadence des constructions ont été démultipliés. «C'est un phénomène qui nous a été signalé au niveau de tous les quartiers périphériques de Boussouf, Boudraa Salah, Ziadia, dans le secteur des Mûriers, à El-Gammas, à Aïn-El-Bey, etc. Nous avons noté que, depuis janvier dernier, il y a eu une recrudescence inouie de cas de constructions illicites et il est pratiquement impossible de faire un recensement car les bâtisses construites sommairement avec du sable et du parpaing ont poussé comme des champignons et leur chiffre est constamment en évolution du fait que les gens agissent de préférence pendant la nuit, au cours des week-ends et des jours fériés. Ce n'est pas du tout facile de maîtriser tous les aspects de l'opération qui vient d'être lancée et il faut attendre la fin de celle-ci pour connaître les chiffres exacts et se rendre compte de l'ampleur de ce phénomène». |
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